Algérie

"Des triturations qui visent à sauver le système"



Le parti indique qu'il ne saurait s'inscrire "dans une démarche qui tourne le dos à la souveraineté du peuple et à son droit inaliénable de refonder son Etat et de se donner les institutions de son choix".Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) rejette globalement et dans le détail les amendements constitutionnels proposés par la commission Laraba et consignés dans l'avant-projet de révision constitutionnelle rendu public le 7 mai dernier. Dans un communiqué publié jeudi à l'issue de la réunion de son secrétariat national, le parti a qualifié ces amendements de "triturations" visant à "sauver le système en place".
"Le RCD condamne l'autoritarisme et le mépris des tenants du pouvoir envers les populations. Il ne saurait s'inscrire dans une démarche qui tourne le dos à la souveraineté du peuple et à son droit inaliénable de refonder son Etat et de se donner les institutions de son choix", a-t-il asséné.
Au vrai, pas une seule action du nouveau régime issu de la présidentielle du 12 décembre 2019 ne trouve grâce aux yeux du parti de Mohcine Belabbas qui critique sévèrement les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la crise économique que traverse le pays du fait de la chute des cours du pétrole et à la pandémie de coronavirus.
"Pour faire face au problème de manque de ressources financières à cause, essentiellement, de la chute drastique des cours des hydrocarbures, on divise par deux les dépenses de fonctionnement", a déploré le RCD avant de s'interroger : "Dans quels secteurs ces coupes budgétaires seront-elles opérées au moment où les dépenses de santé, des collectivités locales et de solidarité en direction de millions de précarisés sont appelées à augmenter '"
En outre, la mesure de mettre fin à l'année scolaire et universitaire par les autorités est jugée "expéditive" par le RCD qui estime que la décision serait motivée par "l'attrait du gain financier immédiat". Pour le RCD, il n'y a pas l'ombre d'un doute : avec sa "logique comptable suicidaire", le régime "prépare une véritable explosion sociale comme alternative au mouvement pacifique de février".
Sur ce dossier du hirak, le RCD accuse les autorités de "s'ingénier à trouver les artifices et autres moyens pour venir à bout d'une mobilisation citoyenne qui durant une année a su redonner espoir, libérer des énergies et remobiliser les citoyens". Pour appuyer son argumentaire, le RCD a cité le renvoi des procès des détenus d'opinion, en les maintenant, de fait, en détention provisoire ou encore les innombrables mandats de dépôt prononcés à l'encontre des activistes.
Sur sa lancée, le RCD a aussi dénoncé la "normalisation" de la presse privée qui, à ses yeux, "ne se fait plus seulement par l'intermédiaire de la manne financière de l'Anep". "La main de l'étranger et l'atteinte à l'unité nationale comme celle de l'atteinte au moral d'une institution sont brandies sous différents fallacieux prétextes", a-t-il précisé.
Pour le parti de Mohcine Belabbas, "la volonté d'instaurer un climat d'autocensure est manifeste" et "seuls ceux qui montrent patte blanche trouveront grâce dans la nouvelle Algérie (?)". Le "verdict" du RCD est sans appel : il n'y a pas "une quelconque volonté de démocratisation de la vie publique" chez le pouvoir qui "n'est mu que par le contrôle de la société".

Arab C.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)