Algérie

Des tribus indiennes s'opposent



Des tribus indiennes s'opposent
La maison d'enchères EVE a organisé, lundi, à Paris une vente de 500 objets de tribus indiennes américaines, Acoma, Hopi et Zumi. Pour ces tribus, les objets sont sacrés, interdits à la vente en toutes circonstances, ils ont donc été volés et sortis du territoire lors de pillages.Les recours devant les tribunaux et auprès du gouvernement français, depuis des années, ont jugé ces ventes légales. Les tribus sont offensées. Elles ont organisé à Washington une réunion de crise. On a chanté, prié, pleuré et brûlé de l'encens lors de cette étrange conférence de presse au Musée national de la culture amérindienne. Les tribus indiennes américaines ont voulu exprimer leur désarroi avant la vente d'objets sacrés à Paris. Ce 30 mai est le jour de la mémoire pour les anciens combattants, extrêmement choquant pour le directeur du musée Kevin Gover. « Ce genre de vente a lieu le jour des anciens combattants. Or nous sommes certains que des citoyens de ces trois tribus se sont battus en Europe pendant la Première et la Seconde Guerre mondiales. Ils ont sacrifié leur vie là-bas... Et je le répète, cela ajoute l'insulte à la douleur », insiste Kevin Gover. Héritage sacré Si les collectionneurs trouvent sur le marché un morceau des ruines de Palmyre ou de la frise du Parthénon, tout le monde saura que l'?uvre est interdite à la vente. Pour Kurt Riley, gouverneur de la tribu Acoma, les objets sacrés de son peuple devraient être considérés de la même manière. « Le monde entier condamne la destruction de Palmyre par le groupe Etat islamique, alors que la même chose se produit partout quand il s'agit d'objets de la culture indienne, s'indigne-t-il. Notre culture spirituelle s'exprime de multiples façons, nous prions, et nous utilisons des objets absolument sacrés, parmi lesquels un bouclier de cérémonie Acoma, qui sera vendu au plus offrant à Paris. » Pour le gouverneur de la tribu Acoma, cette vente est un problème majeur, dans la mesure où elle va à l'encontre des traditions et des lois de son peuple. « Comment ces objets ont quitté notre peuple nous l'ignorons. Mais leur existence, hors de nos terres, prouve qu'un évènement s'est produit, un évènement qui viole toutes les lois du peuple Acoma. » Les tribus indiennes américaines, soutenues par le département d'Etat et le ministère de l'Intérieur, n'ont pu faire entendre leur voix devant les tribunaux français. Kurt Riley lance donc un appel à la maison EVE et « implore le gouvernement français de faire le nécessaire, par la force si nécessaire » pour empêcher cette vente.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)