Des chefs de tribus et de milices de l'Est libyen ont déclaré hier
l'autonomie de cette région pétrolière, où est née la révolte qui a fait chuter
Mouammar Kadhafi, faisant craindre une partition du pays, où les nouvelles
autorités peinent à exercer leur autorité.
«La région fait le choix du système fédéral», ont affirmé ces dirigeants
dans un communiqué conjoint, qui fait également état de l'élection de Ahmed Zoubaïr à la tête de l'entité baptisée Cyrénaïque, qui
s'étend de la frontière égyptienne à Syrte, région natale du colonel Kadhafi. Des
milliers de personnes ont assisté à cette cérémonie, au cours de laquelle a
également été nommé un Conseil chargé de gérer les affaires de cette région, marginalisée
durant les 42 années de règne sans partage du colonel Kadhafi et d'où est
partie la révolte anti-Kadhafi il y a un an.
«Le Conseil intérimaire de Cyrénaïque a été établi sous la direction de
Cheikh Ahmed Zoubaïr al-Senoussi
pour gérer les affaires de la région et défendre les droits de ses habitants», précise
le communiqué. Ce Conseil reconnaît toutefois le Conseil national de transition
(CNT, au pouvoir) qu'il qualifie de «symbole de l'unité du pays et représentant
légitime (de la Libye)
aux sommets internationaux». Cousin de l'ancien roi Idriss
al-Senoussi renversé par Kadhafi en 1969, Ahmed Zoubaïr est lui-même membre du CNT. Pour autant, les
autorités de transition avaient affirmé avant cette annonce que ces appels ne
les inquiétaient pas. «Les Libyens se sont battus pour une Libye unie, si bien
que ces demandes n'auront aucune conséquence», avait déclaré à l'AFP lundi Moustapha Abdeljalil, réélu à la
tête du CNT. «Nous n'avons pas besoin du fédéralisme et nous ne sommes pas
obligés d'adopter un système fédéral. Nous ne voulons pas retourner 50 ans en
arrière», avait déclaré lundi soir le Premier ministre Abdel Rahim al-Kib lors d'un entretien
télévisé.
La Libye était autrefois divisée en trois régions administratives : la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et
le Fezzane (sud). Le système fédéral a été supprimé
en 1963. Il avait en outre annoncé la création de bureaux gouvernementaux
décentralisés à Benghazi, capitale de l'Est, et Sebha, dans le sud désertique. Le
CNT, qui a déménagé son siège de Benghazi à Tripoli après la libération du pays,
peine à exercer son autorité à travers le pays. Beaucoup d'anciens rebelles ont
ignoré ses appels à se placer sous l'autorité du gouvernement.
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Posté Le : 07/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : RN
Source : www.lequotidien-oran.com