Algérie

Des tribunes fantômes


Une semaine, à peine après la Coupe d'Afrique des nations 2019 tenue en Egypte, personne ne semble vouloir tourner la page. Et pourtant, les lampions se sont éteints et les Egyptiens se penchent sur le ou les bilans de cette fête sportive africaine.Le premier et regrettable point est certainement celui des supporters algériens qui ont été traités de manière brutale par les policiers de ce pays. Le second bilan est lié à une seule question qui est commentée par différents médias internationaux. Il s'agit de l'ambiance des stades. Une ambiance presque fantomatique. Que s'est-il passé dans les stades égyptiens?' Avant l'ouverture officielle, à coup de pub et de déclarations, «l'on nous avait annoncé un succès populaire sans précédent, il n'en est rien, ou presque», fait remarquer le journal Le Point. Effectivement, c'est la seule chose que personne ne peut cacher puisque seules les tribunes de l'immense Stade International du Caire avaient affiché «complet, 75 000 supporters» à l'ouverture, et ce, lors du match qui avait opposé l'Egypte au Zimbabwe (1-0). Les autres structures étaient quasiment vides lors des rencontres qui se jouaient dans le cadre... de la même CAN-2019. On avait cette impression qui étonna invités, supporters, médias et professionnels, des enceintes sportives complètement laissées à l'abandon. «Un phénomène a priori surprenant pour un événement si important», s'étonna le confrère du même journal. Du jour au lendemain, le décor n'est plus le même, à l'image de la seconde rencontre RD Congo-Ouganda qui a réunie 1 083 personnes à peine ! «Les longues avenues d'accès au stade sont restées désertes et le stade d'Alexandrie a plus que jamais sonné bien creux. Une affluence dérisoire à laquelle il fallait visiblement s'attendre», faisaient remorquer les envoyés spéciaux sur place, qui n'omettaient pas de signaler, au passage, que cette première CAN à 24 équipes de l'histoire aurai pu être la parfaite occasion de se connecter avec les jeunes de ce pays qui attendaient, l'arrivée de cette 32e édition. Mais hélas, ce ne fut pas le cas. La bousculade pour un ticket d'entrée à un prix fort, ne faisait plutôt que faire fuir, puisque même la fouille n'a jamais été aussi draconienne dans un pays où «la majorité des matches du championnat se sont déroulés à huis clos par mesure de sécurité depuis les incidents de Port-Saïd, le 1er février 2012...» Voilà ce qui explique que les jeunes supporters ne prêtent guère attention aux autres sélections, et cela se ressent par ces ambiances de stades fantômes au c?ur de leur capitale. Un autre phénomène, qui est largement dénoncé par les supporters égyptiens, réside dans le fait qu'ils ne peuvent malheureusement s'acquitter des droits d'entrée, dont le ticket est de l'ordre de 100, 300 ou 500 livres égyptiennes. «Et, pour compliquer le tout, seuls les supporters dotés d'un Fan ID, document officiel permettant leur identification rapide, sont en mesure d'acheter des billets... Il faut que le supporter désireux de se rendre au stade valide et connecte au préalable, le numéro du billet avec son Fan ID pour pouvoir assister aux matches. Cette opération ne pourra plus être effectuée devant les portes d'entrée. Le supporter risquerait ainsi l'annulation de son Fan ID», explique Ahmed Sarby de Tazkarti. L'organisation, qui était annoncée comme une réussite, dégage une fumée qui fait tousser grands nombre d'amoureux de la balle ronde.
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