Malgré les appels incessants des travailleurs quant au danger qui les
guette et la menace qui pèse sur l'environnement immédiat du CHUO Benzerdjzeb, des tonnes de déchets hospitaliers sont
toujours stockés au niveau de l'ex-jumenterie
dépendant du centre hospitalier universitaire d'Oran (CHUO). Cette situation, qui
dure depuis plusieurs mois, n'a pas été sans susciter la réaction des
travailleurs. Selon les déclarations de certains d'entre eux, la situation ne
fait qu'empirer puisque, régulièrement, de nouvelles quantités de déchets
viennent grossir le stock qui n'a toujours pas été traité. «Nous avons dénoncé
cette situation à travers la presse et des assurances avaient été données par
les responsables concernés quant à la prise en charge de ces déchets, mais rien
n'a été fait jusqu'à présent», assurent nos sources. «C'est une véritable
menace pour la santé publique et, en premier lieu, la santé des travailleurs de
l'ex-jumenterie», ajoutent nos interlocuteurs. Ces
derniers affirment que depuis maintenant plus de huit mois, des sachets pleins
de déchets hospitaliers sont jetés sans être incinérés. Les mêmes travailleurs
soulignent qu'il s'agit souvent de déchets nocifs qui doivent faire l'objet
d'incinération dans les plus brefs délais. «Malheureusement, nous avons
constaté qu'aucune démarche n'a été entreprise pour incinérer ces déchets ou au
moins les transférer vers un autre site plus sécurisé», indique l'un des
travailleurs. Ce dernier souligne qu'une cinquantaine d'agents travaillant dans
les ateliers de maintenance craignent pour leur santé. «Au départ, c'était des
petites quantités qui étaient acheminées vers le site et qui faisaient parfois
l'objet d'incinération, mais au fil du temps, de plus en plus de déchets sont
stockés sans pour autant être pris en charge.
C'est pour cela que nous
interpellons les responsables du CHUO et les autorités sanitaires pour
intervenir et mettre un terme à cette catastrophe», ajoute notre source. Outre
les déchets hospitaliers, nos sources signalent que le site en question est en
passe de se transformer en décharge sauvage puisque on y rejette tout ce qui ne
sert plus, notamment les matelas et lits usés, les portes et fenêtres cassées, etc.
En somme, tout ce dont l'hôpital d'Oran n'a plus besoin. « Cette situation a
été à maintes fois décriée, et les travailleurs ont à plusieurs reprises
dénoncé le laisser-aller des responsables concernés, mais rien n'a été fait. Les
services concernés sont appelés à réagir en urgence avant que ne survienne une
catastrophe», concluent les travailleurs.
Il y a lieu de signaler que les
déchets spéciaux générés par les actes médicaux et chirurgicaux continuent
d'être jetés dans la nature. Certains laboratoires d'analyses, cabinets
dentaires ou vétérinaires génèrent des quantités énormes de détritus qui sont
jetés dans la nature. L'année dernière, 24 cliniques privées et 50 laboratoires
d'analyses implantés sur le territoire de la wilaya d'Oran ont fait l'objet de
mises en demeure pour rejet de déchets hospitaliers non traités. Dans certains
hôpitaux, les déchets de soins sont encore parfois collectés à mains nues ou
directement acheminés vers les décharges et/ou brûlés, soit dans des «brûleurs»
ou incinérateurs à ciel ouvert. En 2009, tous les établissements hospitaliers, que
ce soit ceux du secteur public ou du secteur privé, ont été sommés de s'équiper
en incinérateur. La nouvelle obligation a été faite à l'ensemble des hôpitaux
publics et des cliniques privées de la wilaya par le biais d'une instruction de
la direction de l'environnement. Un lit d'hôpital produit un kilogramme de
déchets par jour. Pour remédier à cet état de fait, il est préconisé la
réalisation d'un incinérateur central à Oran. En attendant la concrétisation de
ce projet, il est prévu l'acquisition de trois nouveaux incinérateurs de
déchets hospitaliers pour Oran. Le montant de ces acquisitions est estimé à 90
millions de dinars. Rappelons que la direction de l'environnement de la wilaya
d'Oran a recensé 118 établissements de santé générant annuellement quelque 4.800
tonnes de déchets spéciaux.
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Posté Le : 20/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com