Algérie

Des travailleurs sans salaire et des élèves sans chauffage



Un mouvement qui risque de durer dans le temps
La protestation dans les établissements de cette daïra de Ouaguenoun ne se limite pas seulement à ce centre de formation. La même tension couve dans le lycée de Djebla situé dans la commune du chef-lieu où les élèves sont encore en grève.
Le Centre de formation professionnelle (Cfpa) de la commune de Timizart dans la daïra de Ouaguenoun a connu une fin de semaine tumultueuse. Jeudi dernier, les travailleurs de l'établissement se sont rassemblés devant l'entrée principale pour un sit-in continu. Sur place, la colère était grande au point que certains ont craint des débordements. A l'origine de cette colère, les travailleurs faisaient savoir qu'ils n'ont pas reçu leurs salaires depuis deux mois.
Pour ces derniers, il est inadmissible de rester sans salaire durant deux mois dans un contexte où les prix augmentent. Certains affirmaient d'ailleurs que la vie est très difficile même en recevant son salaire. Que dire alors de ceux qui restent deux mois sans salaires'
D'autres travailleurs affichaient leur étonnement car, jugeaient-ils, le cas aurait semblé plus ordinaire s'ils travaillaient chez un privé. Aussi, les protestataires assuraient qu'ils ne baisseront pas les bras et qu'ils ne cesseront pas leur mouvement de protestation avant d'avoir perçu leurs mensualités.
La contestation dans les établissements de cette daïra de Ouaguenoun ne se limite pas seulement à ce centre de formation. La même tension couve dans le lycée de Djebla situé dans la commune du chef-lieu où les élèves sont encore en grève. Leur refus de rejoindre les classes trouve son origine dans le froid glacial régnant dans les salles les empêchant de suivre les cours. L'établissement qui abrite hélas des élèves en classe d'examen est sans chauffage depuis plus d'une année à cause d'une chaudière en panne. Devant la multitude de réclamations non entendues, les élèves n'ont comme seul recours, la grève illimitée. Un mouvement qui risque de durer dans le temps vu la négligence que semblent accuser les différents responsables dans la réparation de cette chaudière afin de permettre aux lycéens de suivre les cours. Toutefois, la persistance de cette panne ne relève pas de l'unique prérogative des responsables de l'école. La difficulté d'agir rapidement provient de certaines lois en vigueur qui empêchent un responsable de prendre des mesures dans l'urgence. Pour l'acquisition d'une nouvelle chaudière, c'est un labyrinthe que doit suivre l'enveloppe budgétaire. Parallèlement à cette bureaucratie, certains responsables ne se soucient pas des parents et des élèves eux-mêmes qui ont peur d'affronter des examens alors qu'ils n'ont pas fait la moitié du programme. Sur un autre registre, mais qui est en lien direct avec les difficultés vécues dans les établissements, la direction de l'éducation fait état de vacations par centaines dans les postes de directeurs d'écoles. Ce sont en effet 287 postes qui sont à pourvoir dont, 193 écoles primaires, 73 collèges et 21 lycées. Tous ces établissements fonctionnent au ralenti, sans directeurs. Aussi, il devient clair que le secteur est en difficulté car là où il n'y a pas de protestation c'est un déficit en directeur qui bloque le bon fonctionnement.


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