Algérie

Des travailleurs de Sonelgaz sans salaire depuis 5 ans



Des travailleurs du groupe Sonelgaz sont confrontés à une situation intenable depuis des années. Recrutés à l'issue d'une formation de 4 mois à Blida en 2008 et signataires d'un contrat CDI en 2009, après une période d'essai qui a duré 6 mois, ils ont obtenu leur confirmation et ont été affectés au niveau de nombreuses agences, où ils ont travaillé régulièrement de 2009 jusqu'en 2011, date d'obtention de leur habilitation.En 2012, Sonelgaz effectuant un contrôle sur les titres et qualifications présentés par les candidats avant la formation qui a été dispensée pendant 4 mois, découvre qu'il y a eu trafic des pièces et documents remis par quelques candidats. De faux certificats d'études ont été versés au dossier de candidature à la formation.
L'entreprise a déposé plainte contre les personnes concernées, suivie de jugements individuels depuis 2012 jusqu'en 2014. La procédure a touché 9 personnes «alors que le nombre des employés concernés dans cette affaire dépasse ce chiffre», indique une personne qui fait partie du groupe impliqué dans cette affaire. «De nombreuses personnes concernées au même titre que nous n'ont pas été inquiétées.
Elles continuent d'occuper des postes de responsabilité, de travailler normalement, de percevoir leurs salaires et primes, de bénéficier de promotions, alors que nous, nous sommes condamnés à rester à la maison et attendre sans aucune ressource pour faire vivre nos familles. C'est injuste. Nous sommes tous égaux devant la loi. Pourquoi Sonelgaz s'acharne-t-elle sur nous '» déplore ce père de famille.
«Lors de leur passage devant le juge, les employés de Sonelgaz ont écopé de 2 à 6 mois de suspension avec sursis. Ils ont interjeté appel et attendent toujours d'être rétablis dans leur droit et reprendre le travail. L'un d'eux déclare : «En 2014, un directeur au niveau de l'agence distribution de Belouizdad nous a reçus et a écouté nos doléances. Avant de prendre congé, il nous a dit : ??Reprenez le travail, mais sachez que vous ne serez pas concernés pour les promotions de grades, ni les bénéfices pendant 3 ans.''
Les travailleurs ont accepté et ont repris le travail.» En 2016, l'affaire a rebondi et les travailleurs ont été convoqués devant la commission de discipline de l'entreprise, qui leur signifie qu'ils sont toujours suspendus, ne percevront pas de salaire et ne bénéficieront d'aucune promotion en attendant leur licenciement.
Les travailleurs alertent le syndicat, entreprennent des démarches auprès de l'Inspection du travail. En interne, il leur a été suggéré de déposer des congés de maladie en attendant que l'affaire se tasse. Elle ne s'est pas réglée. Au contraire, elle a pris d'autres proportions et contours.
Ils pointaient et restaient toute la journée dans les bureaux sans faire le moindre travail, ne percevaient pas leurs salaires et toutes leurs demandes pour l'obtention d'un certificat de travail sont restées sans suite. Face à cette situation, ils ont sollicité l'arbitrage de l'Inspection du travail et ont découvert que tous les congés de maladie déposés à la DRH n'ont pas été acheminés, ni déposés à la CNAS.
Notre interlocuteur ajoute : «Lorsque nous sommes allés à la CNAS pour nous enquérir au sujet des congés de maladie que nous avons remis à la DRH, on nous a dit à la CNAS : ??Rien n'a été déposé à notre niveau.'' Lorsque nous sommes allés voir la DRH au sujet des congés de maladie, elle nous a répondu : ??La CNAS les a tous rejetés.'' Mais la CNAS ne rejette pas les congés de maladie avant d'avoir fait subir un contrôle aux concernés. La DRH les a gardés à son niveau, faisant fi de la réglementation.»
Après 5 ans sans travail et sans salaire, les 9 employés de Sonelgaz ont décidé de recourir à la justice pour être rétablis dans leur droit. Fort heureusement qu'après ces 5 années de calvaire, aucun c?ur n'a lâché et aucun accident ne s'est produit sur le lieu de travail où ils étaient consignés toute la journée. En cas de drame, les conséquences auraient été terribles pour l'entreprise.


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