Algérie

Des tranchées sur la bande frontalière pour traquer les « hellaba »Lutte contre le trafic de carburant



Des tranchées sur la bande frontalière pour traquer les « hellaba »Lutte contre le trafic de carburant
Des tranchées et fosses viennent d'être creusées, le long de la bande frontalière Ouest, notamment près des zones propices au passage des contrebandiers. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la lutte contre le trafic de carburant « pour exercer une pression encore plus grande sur les trafiquants », a indiqué, dans une déclaration à l'APS, le lieutenant-colonel, Abdelwahab Benaffia, commandant du 19e groupement des gardes frontières (GGF) de Bab El Assa qui est considéré comme le lieu de passage le plus fréquenté par les trafiquants de carburant eu égard à la proximité de certaines localités algériennes avec leurs voisines marocaines, comme El Djorf et El Gorni, proches d'Ahfir, Beni Drar et Saïdiya, au Maroc. L'officier supérieur de la GN a estimé que la construction de ces tranchées et des autres obstacles ont permis de mieux maîtriser la surveillance et le contrôle de la bande frontalière, marquée par la diversité et la complexité de sa topographie. Ces mesures ont permis, selon le responsable, de réduire d'une manière notable, toutes sortes de trafics, notamment ceux touchant le bétail, le cuivre et les denrées alimentaires dont les prix sont soutenus par les pouvoirs publics. En outre, ces mesures ont également sévèrement frappé de plein fouet les narcotrafiquants, les trafiquants de véhicules et autres activités néfastes à la société et l'économie algériennes. En effet, les mesures prises par les pouvoirs publics pour lutter contre le fléau de la contrebande commencent à porter leurs fruits sur le terrain. C'est ce qui ressort d'un bilan des services de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Tlemcen et des témoignages des habitants qui ont affirmé que la situation a nettement changé et que les temps sont devenus très durs pour les « hallaba » (trafiquants de carburant). De nombreux habitants des localités de Bab El Assa et de Maghnia, interrogés par l'APS, ont estimé que les différentes décisions prises dans le sens de la lutte contre ce trafic, comme le plafonnement des approvisionnements en carburant au niveau des stations services appliqué depuis le 18 juillet passé, ou encore les mesures opérationnelles prises par les services des GGF au niveau des frontières, ont eu pour conséquence la diminution notable de ce trafic. Dans ce sens, le lieutenant-colonel, Mohamed Boualègue, commandant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Tlemcen, a confirmé cette baisse de l'activité des trafiquants, grâce aux actions de sensibilisation et du travail de proximité menés avec la collaboration des notables et des représentants de la société civile des régions concernées. Cette amélioration de la situation a été également le fruit d'une coordination étroite et tactique entre les brigades territoriales de wilaya et les sections de recherche, de sécurité et d'intervention ainsi qu'avec les unités des gardes frontières(GGF). Les données statistiques disponibles au niveau du Groupement de wilaya de la GN indiquent que depuis juillet dernier, 574 véhicules utilisés par les trafiquants ont été mis à la fourrière communale et 117 autres voitures ont été saisies après que les enquêteurs aient constaté que leurs réservoirs ont été transformés pour contenir une plus grande quantité de carburant. Par ailleurs, 136 trafiquants ont été arrêtés dont 103 ont été placés sous mandat de dépôt. Les mêmes données chiffrées montrent une baisse du trafic de carburant puisque les quantités saisies, cette année dans la wilaya de Tlemcen, étaient de l'ordre de 380.702 litres de mazout et 20.088 litres d'essence contre 611.000 litres de mazout en 2011 et 680.000 litres en 2010. La lutte contre le trafic de carburant a impliqué, outre les services de sécurité concernés, les notables, les imams et les représentants de la société civile des régions frontalières qui ont joué un rôle non négligeable dans la sensibilisation sur les effets négatifs de ce fléau sur la vie quotidienne du citoyen. Face à cette situation, de nombreux « hellaba » ont renoncé à leur activité illégale pour reprendre le travail de la terre. L'agriculture commence à renaître dans ces régions comme le montrent les grandes surfaces aujourd'hui exploitées.


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