Ils assurent le commerce de l’eau et des matériaux de construction
Destinés au travail de la terre, des centaines de tracteurs que l’Etat a mis à la disposition des paysans dans le cadre du soutien à l’agriculture, sont déviés de cette mission et sillonnent nos rues où leurs propriétaires, qui ont également abandonné leurs terres, vendent une eau de provenance et de qualité souvent douteuses.
 En effet, en dépit des projets colossaux destinés à satisfaire la demande en eau potable, la région enregistre toujours un important déficit en la matière d’où la nécessité pour les citoyens de s’en approvisionner à n’importe quel prix. L’occasion faisant le larron, des agriculteurs mettent à profit cette interminable crise pour se faire de l’argent. Ils retirent les tracteurs des champs et les affectent au colportage de l’eau puisée de puits souvent non soumis à contrôle et la commercialisent là où le citoyen en a le plus besoin, c’est à dire à travers les quatre coins de la wilaya.
Ceci fait qu’en plus des innombrables voitures qui circulent sur nos routes, il faut faire avec ces centaines de tracteurs aux commandes desquels on retrouve souvent des adolescents sans aucune expérience ni formation et qui, parce qu’inconscients, se comportent comme des cascadeurs. A El-Hassi, à Chteïbo, aux Amandiers, aux Planteurs, à Ras El-Aïn et un peu partout, on les voit sillonner nos rues à la vitesse de bolides, balayant tout sur leur passage et entraînant souvent de graves accidents.
Plus grave encore, pour les besoins de leur commerce, les propriétaires de ces engins affectent 3 à 4 enfants par tracteur. Ainsi, pendant que les uns écoulent leur produit moyennant 10 à 15 dinars le jerrican de 20 litres, les autres crient «maa hlou» pour attirer leur clientèle. Une fois la citerne vide, c’est la course au puits pour la remplir et servir les autres quartiers. Lorsque s’estompe la pénurie d’eau, ces tracteurs sont affectés au transport des matériaux de construction.
Ainsi, été comme hiver, ces engins que l’Etat a payés en devises fortes pour les mettre à la disposition des paysans sont déviés de leur destination initiale, celle de travailler la terre pour la faire fructifier et contribuer à l’autonomie alimentaire. Ceci n’étant pas le cas, de plus en plus de voix s’élèvent pour connaître l’impact de ces pratiques sur le développement de notre agriculture. Au fait, des enfants de 10 et 12 ans peuvent-ils conduire sans risque des tracteurs et leurs remorques de plusieurs tonnes ? Les bambins que l’on voit au volant de ces engins, sont-ils tous titulaires de permis de conduire ?
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Posté Le : 22/07/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com