Algérie

Des tractations précèdent l'instauration du cessez-le-feu



Des tractations précèdent l'instauration du cessez-le-feu
«Depuis que le Conseil national de transition a été établi, sa représentativité augmente de jour en jour, et il est devenu une force politique importante en Libye, ainsi qu'un interlocuteur important pour la Chine », a déclaré le chef de la diplomatie chinoise, hier, à l'issue de sa rencontre avec un des responsables du CNT, Mahmoud Jibril.
Mahmoud Jibril, acteur influent au sein du CNT libyen, a de son côté assuré Pékin «des mesures nécessaires pour protéger la sécurité des biens des entreprises chinoises et des personnels chinois dans les zones qu'il (CNT, ndlr) contrôle». Déclaration qui renseigne sur les intérêts des uns et des autres, d'autant plus que le déplacement de M. Jibril en Chine intervient après celui effectué dernièrement à Moscou par le président du CNT. Deux pays membres du Conseil de sécurité qui se sont abstenus lors du vote de la résolution 1973, ouvrant la voie à l'intervention de l'Otan en Libye. A noter que l'établissement depuis peu d'un dialogue entre le CNT et Moscou et Pékin intervient suite aux frappes aériennes de l'Otan sur la Libye et contestées depuis peu de plus en plus dans le monde. Une contestation qui prend de l'ampleur en réaction aux déclarations de responsables de la Coalition, affirmant au bout de deux semaines des frappes militaires de l'Otan que «Kadhafi doit partir» et aussi face à l'effusion du sang libyen. La France, rédactrice avec la Grande-Bretagne du projet de résolution 1973, adopté par le Conseil de sécurité pour la protection des civils en Libye, a exprimé par la voix de son chef de la diplomatie, M. Juppé, que «nous allons tout faire pour qu'il (Kadhafi) parte, nous allons accentuer la pression militaire comme nous le faisons depuis plusieurs jours», dans un entretien publié par un quotidien français. Autre donne : le rôle de Washington sur la scène libyenne, compte tenu que les Etats-Unis assurent près de 75% du budget de l'Alliance atlantique. Ce qui explique le déplacement de Mahmoud Jibril à Pékin avec la bénédiction de la Maison Blanche. Le rapprochement du CNT avec Pékin illustre la concurrence entre les membres de la Coalition. Il s'agit d'intérêts colossaux à sauvegarder en Libye et d'ouvrir les voies à même de les fructifier après l'arrêt des hostilités militaires. Le choix de l'émissaire du CNT à Pékin n'est pas fortuit, puisqu'il s'agit de Mahmoud Jibril connu pour avoir de bonnes relations avec Washington. Cela intervient au moment où des membres de l'Otan qui prennent part aux frappes militaires dans ce pays s'interrogent sur leurs capacités à poursuivre leurs opérations en Libye jusqu'à septembre prochain, d'autant plus que l'opinion mondiale hausse la voix pour que cessent les opérations militaires de l'Otan, qui pour certains relèvent de l'ingérence et pour d'autres sont en train de faire des victimes civiles. Les appels internationaux en faveur d'un règlement politique du conflit en Libye se multiplient de plus en plus, rejoignant ainsi l'Union africaine qui a tracé une feuille de route dès le 10 mars dernier, avant le début des frappes de l'Otan, et pour qui l'instauration d'un cessez-le-feu terrestre et aérien qui ouvre la voie à une solution politique. «La tâche immédiate de la Chine est d'encourager les discussions» entre les parties en conflit, a soutenu le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, après avoir indiqué que «la crise libyenne dure depuis plus de quatre mois pendant lesquels la population a souffert».


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