Algérie

«Des thérapies innovantes seront disponibles en 2019»



Sans nul doute, les traitements innovants contre le cancer coûtent les yeux de la tête. Certains patriciens jugent inutile d'en avoir et la classent dans la case du gaspillage. Ce qui provoque la colère du Professeur Kamel Bouzid, chef du service oncologie au CHU Mustapha à Alger, qui s'en prend violemment à ses confrères.S'exprimant hier sur les ondes de la radio nationale, le Professeur Kamal Bouzid a rassuré les malades, en annonçant que «des thérapies innovantes contre certains types de cancers vont commencer à être disponibles, à partir de 2019, dans six établissements de santé de référence. Et ce, sans aucune discrimination». Le même responsable ne mâche pas ses mots et se lâche. «Une majorité de médecins refusaient de prescrire des médicaments destinés au traitement spécifique du cancer sous prétexte qu'ils revenaient chers». Négliger ou ne pas se préoccuper suffisamment de ces malades, une pratique inhumaine qui viole leurs droits.
L'invité de la rédaction, le président de la Société Algérienne d'oncologie médicale, signale que ces «blocages» ont finalement été levés par l'actuel ministre de la Santé, à la condition que l'usage de ces médicaments destinés au traitement spécifique du cancer du poumon, des tumeurs de la peau et celles de la vessie, «soit optimisés» au niveau des cinq ou six centres de référence. Il s'agit, précise-t-il, du centre Pierre et Marie Curie d'Alger, de l'établissement spécialisé de Misserghin (Oran), de l'établissement hospitalier Didouche-Mourad de Constantine, ainsi que des centres anti-cancer d'El Oued, de Laghouat et d'Adrar. L'hôte de la radio dénonce certaines pratiques à savoir celles liées à pratiquer une médecine «à deux collèges».
Une indignation face à une condamnation à mort. Lorsqu'un cancer est diagnostiqué en Algérie, le malade fait face à deux combats : le premier s'agit de la maladie en elle-même et le second, la prise en charge. De ce fait le professeur appelle ses collègues à une prise en charge des patients en questions, sans discrimination aucune. «Le patient de Tizi-Ouzou par exemple veut se soigner à Alger, selon lui, il devait être pris en charge comme il se doit et bénéficier de ces traitements onéreux, là ou il veut.»
La vie n'a pas de prix, le professeur veut redonner espoir à ces malades, malgré ces coûts jugés «faramineux». S'agissant du traitement de certaines pathologies du cancer, M. Kamal Bouzid a fait savoir que «beaucoup de progrès» ont été constaté notamment celle du cancer du sein. «Les médecins évitent dans la mesure du possible, de procéder à l'ablation. Il en est de même pour ce qui concerne les effets secondaires provoqués par des radiothérapies, immunothérapie et chimiothérapies», a ajouté le même responsable.
Pour M. Bouzid, le débat sur des coûts de traitement de divers types de cancers (entre 20.000 à 100.000 euros/an par malade) est un «faux débat». Dans le même sillage, le professeur a souligné que lorsqu'un traitement s'avère inopérant, la firme le produisant est tenue de le rembourser. A ce propos, la Caisse nationale de sécurité sociale s'est penchée sur cette question, estimant là l'une des solutions, visant à pallier les problèmes de «coûts faramineux» pour l'Algérie, et pas seulement.


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