Des temps difficiles

Avec une économie déjà en train de glisser vers la récession, la baisse des revenus provenant du pétrole et du gaz, le déséquilibre des finances publiques, le recul de la production des hydrocarbures, le déficit budgétaire qui reste trop élevé, creusant un déficit courant déjà très important, font planer la menace d'une crise économique encore plus profonde en 2020 ! Des temps difficiles attendent ainsi les ménages dont l'épargne est faible, et les entreprises dont les perspectives de croissance restent fragiles.Avec une monnaie flottante, et qui a beaucoup perdu de sa valeur, et avec des salaires qui ne se sont pas ajustés de manière harmonieuse, le pouvoir d'achat des consommateurs va forcément s'éroder en 2020, à moins que le prochain gouvernement dirigé par un technocrate, en la personne de Abdelaziz Djerad, ne s'attaque au problème maintenant.
L'Exécutif doit fournir une orientation anti-inflationniste des instruments de la politique économique dont il compte disposer, notamment dans les domaines du budget et de la politique des revenus. Et faire redémarrer la croissance économique pour favoriser la création de nouveaux emplois et le maintien des emplois existants. Il s'agit d'un pari difficile à relever dans un contexte où les opportunités d'emploi sont faibles.
Le gouvernement a hérité de l'inefficacité d'un appareil administratif hypertrophié qui a fait beaucoup de mal à l'économie et aussi de la méfiance des chefs d'entreprise à l'égard des fonctionnaires. Donc, le rétablissement de la confiance est certainement l'une des conditions nécessaires pour surmonter les difficultés présentes.
Par ailleurs, les poursuites judiciaires contre des opérateurs économiques ont mis en difficulté des entreprises de production et détruit des emplois à un rythme effarant. Du coup, un climat de méfiance s'est fait jour, y compris dans les banques. Ces dernières sont devenues extrêmement prudentes et accordent désormais des crédits au compte-gouttes, alors que les entreprisses ont besoin de financement pour se développer.
Aussi, des chefs d'entreprise estiment, à juste titre, que nous avons besoin de la part du gouvernement de signaux positifs qui encouragent la croissance et donnent aux gens de l'espoir en l'avenir. L'Exécutif sera-t-il à la hauteur des attentes que ceux-ci soulèvent ' Il n'aura pas intérêt, en tout cas, à esquiver le sujet ni à adopter une stratégie passéiste !

Par Youcef Salami