Publié le 11.07.2023 dans le Quotidien l’Expression
Tous les Algériens étaient, hier, égaux sous une canicule qui n'a épargné aucune région du pays. D'Est en Ouest et du Nord au Sud, les températures «exagérément» saisonnières ont été le sujet de discussion de tout le monde. Il n'est pas une wilaya qui ait échappé à fournaise. Dans l'Algérois, l'une des régions les plus tempérées du pays, des pics à 42°C, jusqu'à 46°C ont été signalés dans tel ou tel autre quartier, et transmis via les réseaux sociaux, histoire de prendre le monde à témoin d'un réchauffement climatique qui s'annonce inquiétant, en ce sens qu'il avance à grands pas et défie les pronostics les plus pessimistes. Le bulletin météorologique spécial émis par l'Office national de la météorologie, dont la validité court jusqu'à la fin de la journée d'aujourd'hui, place de vastes régions du pays en vigilance «orange». Le BMS précise que «les températures maximales prévues peuvent atteindre les 49°C, alors que les températures minimales oscilleront entre 36°C et 39°C». L'ONM est en dessous du ressenti par la population. Les centres de santé, les hôpitaux et les services de la Protection civile s'attendent à des effets immédiats sur les malades chroniques.
Le BMS canicule qui a été émis samedi dernier reste donc en vigueur et marque le premier épisode d'un feuilleton estival caniculaire, avec son lot d'urgence sanitaire, coupure de courant plus ou moins longues provoquées par ces conditions climatiques extrêmes et surtout, annonce d'horribles séquences d'incendies de forêts. Les Algériens ont encore en mémoire les incendies criminels de l'été 2021 qui ont provoqué des dizaines de morts. Pour cette année, les autorités centrales ont déployé d'énormes moyens pour parer à toute éventualité. Ainsi, six avions bombardiers d'eau ont été affrétés par l'État auprès du Chili. Un avion gros porteur a été mobilisé et pas moins de 10 aires d'atterrissage ont été aménagées dans 10 wilayas. Il est question de réduire au maximum les délais d'intervention. Au sol, quelque 65 colonnes mobiles de la Protection civile, fortes de 3770 agents et 650 camions-citernes, tous types confondus. Au total pas moins de 15000 agents de la Protection civile seront sur le pied de guerre. Du côté de la Direction générale des forêts, 387 tours de contrôle, 544 brigades mobiles, 748 ateliers de travail avec 8294 agents mobilisables en cas d'extrême urgence, équipés des moyens nécessaires sont aussi prêts à intervenir. Les autorités centrales ont également multiplié les campagnes de sensibilisation auprès des populations vivant à la lisière des massifs forestiers. La préservation du patrimoine végétal contre les incendies est le leitmotiv des pouvoirs publics depuis des mois, notamment avec l'apparition précoce des premiers feux de forêt au mois de mai dernier. C'était d'ailleurs une sorte d'alarme pour les éléments de la Protection civile et également un test grandeur nature de l'efficacité du dispositif déployé. Les résultats étaient satisfaisants, puisque les départ de feux avaient été repérés rapidement et combattus en un temps record. Mais les premiers signes de l'efficacité dudit dispositif ne garantit pas forcément une saison estivale tranquille. Comme en 2021 et avant, les départs de feux sont imprévisibles et une météo défavorable avec des vents violents et des températures caniculaires peut défaire tous les calculs. Jusqu'à hier, aucun incendie majeur n'a été signalé, à l'exception d'un feu qui s'est déclaré dans des oasis à El Ménéa et Timimoun qui a détruit 750 palmiers et une vingtaine d'arbres fruitiers. Mais cette journée sans gros sinistre signalé dans les gros massifs forestiers du pays ne signifie pas la fin de d'alerte. Laquelle est encore de vigueur jusqu'à la journée de demain au moins où la température demeurera très élevée. L'ONM prédit une très légère baisse et maintient ses consignes de prudence extrême. Cela pour dire que le pays est entré depuis, hier, dans une phase compliquée et dangereuse au même titre d'ailleurs que toutes les autres régions bordant la Méditerranée. Aucun territoire n'est épargné et le risque est partout.
Les moyens mis en oeuvre pour combattre les incendies n'auront véritablement de sens qu'en associant la société civile dans cette lutte sans merci, appelée à durer plusieurs mois, avec des épisodes de forte intensité. Aussi, le ministère de l'Intérieur invite-t-il cette société civile à «contribuer activement aux campagnes de sensibilisation pour le respect «des consignes des autorités compétentes en matière de prévention, dans le but de préserver les vies et la richesse forestière».
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Posté Le : 11/07/2023
Posté par : rachids