Des syndicats autonomes accusent La nouvelle grille profite aux seuls hauts fonctionnaires

Le SG de l?Union générale des travailleurs algériens (UGTA) est revenu, dimanche soir, sur la nouvelle grille de salaires, contestée par les syndicats autonomes, en assurant qu?il «n?y a pas de raison de s?alarmer».Le patron de la centrale syndicale a souligné qu?«il n?y a pas de manquements dans la nouvelle grille de salaires», et que «même si elle n?est pas parfaite, son côté négatif est perfectible». Selon ce dernier, les augmentations «sont perceptibles» et «dans peu de temps, les fonctionnaires vont constater des améliorations» dans leurs salaires, tout en ajoutant que la nouvelle grille «n?est pas figée, mais va évoluer en fonction de l?évolution en terme de croissance et de disponibilités financières». Dans ce contexte, il a annoncé que l?Union «travaille actuellement sur un document didactique qui va expliquer clairement et nettement les diverses augmentations des différents corps des 1.500.000 fonctionnaires». Le SG de l?UGTA a confié que des discussions et des négociations sont en cours entre les fédérations de l?UGTA et différents ministères concernant les statuts particuliers et le régime indemnitaire, tout en signalant que les statuts particuliers et le régime indemnitaire seront appliqués «en janvier 2008, au même titre que la grille des salaires, avec effet rétroactif si nécessaire». Abordant la réduction de l?impôt sur le revenu global (IRG) prévue par la loi de finances 2008, il a assuré qu?un groupe de travail a été mis en place et y travaille, «de façon à ce que ça puisse toucher un maximum de salariés». Ces déclarations ont été mal accueillies par les syndicats autonomes, qui ont affirmé ne pas avoir besoin de «leçons de syndicalisme» à recevoir du «syndicat du gouvernement». Les syndicats autonomes affirment que le patron de la centrale syndicale n?est pas mieux placé pour donner ces «leçons de syndicalisme», tout en soulignant que la majorité des travailleurs adhèrent au mot d?ordre de rejet de la nouvelle grille des salaires. Pour le Dr Mrabet, SG du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), ces déclarations sont «un non-événement». «Les syndicats autonomes sont marginalisés par le gouvernement qui essaye de nous entraîner dans un bras de fer», lance ce syndicaliste, tout en qualifiant les déclarations d?»absurdes». De son côté, le SG du Conseil des lycées d?Alger (CLA) a qualifié de «honteuses» et d?»irresponsables» les déclarations de Sidi Saïd, réitérant le rejet par l?intersyndicale de l?Education de cette grille des salaires. «Il existe un grand écart entre les salaires des fonctionnaires et ceux des hauts responsables», s?insurge le même syndicaliste. Et d?enchaîner: «On ne commence pas une grille des salaires par un salaire de base de 9.000 dinars, alors que le SNMG est de 12.000 dinars. Résultat: les travailleurs de 1ère et 2ème catégories n?auront presque aucune augmentation», explique-t-il, en précisant que les hautes fonctions de l?Etat sont les seules à profiter de la nouvelle grille. «Ils se sont taillés des costumes sur mesure. Le salaire d?un haut cadre représente soixante fois le salaire du simple travailleur, et cela sans ajouter les bonifications indiciaires qui représentent le double du salaire de base de ces hauts responsables», déplore notre source. Avant de conclure, il a affirmé que le patron de la centrale syndicale devait, au lieu de prendre partie pour le gouvernement, mobiliser ses troupes pour exiger la justice sociale dans la répartition des revenus du pays. A noter que la nouvelle grille avait été contestée même par des fédérations de l?UGTA, notamment la Fédération nationale des travailleurs de l?Education (FNTE), qui a dénoncé la suppression de deux importantes primes du salaire des enseignants.