Algérie

Des surveillants du bac intoxiqués à Oran





La deuxième journée des épreuves dubaccalauréat a été singulière à Oran. Le personnel surveillant et les agents desécurité affectés aux deux centres d'examen de Hamou Boutlélis et de Brahim Tazià Oran-Est se souviendront longtemps de cette session 2009. Un nombreindéterminé de surveillants et de policiers ont été victimes, durantl'après-midi de lundi, d'une intoxication alimentaire dans ces deux centresd'examen après avoir pris un repas servi par les services de l'académie, selondes sources concordantes.

Les premiers symptômes ont commencé àapparaître chez les surveillants quelques heures après avoir pris le repas.Douleurs abdominales, nausées, malaises, vomissements... Une quarantaine devictimes ont été traitées sur les lieux, confie une source hospitalière souscouvert de l'anonymat. Les victimes, dont la majorité est constituéed'enseignants, seraient au nombre de 34, mais ce chiffre n'a pas été confirméni par la Direction de la santé et de la population (DSP) ni par l'Académie.Dès l'apparition des premiers cas, les services concernés avaient évité aumaximum de donner des détails sur cette affaire pour éviter d'alimenter lapsychose parmi le personnel surveillant. Après des investigations auprès desenseignants et des sources médicales, il s'est avéré que d'autres victimes ontété signalées dans d'autres centres d'examen. Du côté de la Direction de lasanté et de la population, la chef du service de la prévention estime que cetteintoxication n'est pas due aux aliments servis au personnel surveillant. Elleserait apparemment liée au conditionnement du repas. « Des analyses sont encours pour déterminer avec exactitude l'origine de cette intoxicationalimentaire », confie la chef du service de prévention à la DSP. Notreinterlocutrice a refusé toutefois de donner le nombre exact des victimes.Cependant, selon des sources syndicales, les victimes sont au nombre de 31enseignants.

Ils avaient d'ailleurs adressé une pétitionl'après-midi d'hier au directeur de l'éducation pour exiger de faire toute lalumière sur cette affaire. «Le premier responsable de l'Académie nous a promisde prendre de sévères sanctions contre les responsables», révèle lecoordinateur régional du Snapest après une réunion tenue l'après-midi d'hieravec les responsables de la Direction de l'éducation. Le repas incriminé avaitété préparé la matinée de lundi dans un CEM, avant d'être transporté vers lescentres d'examen de la zone Oran-Est. Après l'apparition des premiers cas, laDirection de l'éducation nationale a décrété l'état d'urgence. Une commissiond'enquête a été dépêchée hier matin sur les lieux.

Selon une source bien informée, lesresponsables du CEM où a été préparé le repas servi pourraient faire l'objet desanctions. D'autres sources estiment cependant que c'est trop tôt pour parlerde sanctions. « Il faut attendre la fin de l'enquête pour déterminer lesresponsabilités », précise-t-on. Deux autres commissions d'enquête ont étéégalement mises en place hier par le service de prévention de la DSP et l'EPSPd'Es-Seddikia.

Cette affaire d'empoisonnement fait resurgirle débat sur la décision du ministère de tutelle de réquisitionner lesenseignants pour le baccalauréat durant toute la journée au lieu d'une demi-journéeauparavant. Les syndicats autonomes du secteur et en particulier le Snapestavaient vigoureusement dénoncé cette mesure. «Comment demander à un enseignantde rester debout près de huit heures dans une chaleur suffocante ?»,s'interroge M. Aous, coordinateur régional Ouest du Snapest. Le mêmesyndicaliste regrette surtout que la révision à la hausse du coût du repasaccordé, à titre gracieux, au personnel enseignant n'a pas été suivie par uneamélioration des conditions de préparation et de conditionnement. Le ministèrea consacré cette année 145 dinars pour chaque repas. La wilaya d'Oran a accordéde son côté une subvention de 55 dinars.




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