Des statistiques inquiétantes

463 empoisonnements volontaires en 2 ans à Oran «Sur les 463 cas recensés au cours des deux dernières années à Oran, on déplore 13% de décès des suites de l’absorption de produits médicamenteux ou chimiques et, selon des statistiques, l’âge des victimes se situe entre 16 et 30 ans». C’est ce qu’a déclaré, hier, en marge du 2e séminaire scientifique sur les empoisonnements et les moyens de les prévenir et les traiter, organisé par la faculté de pharmacie, Mme Mokhtari, chef du service des urgences du CHU d’Oran. Elle ajoute que 70% des empoisonnements volontaires sont le fait du sexe faible et que l’ingurgitation de raticide pour son efficacité est la plus utilisée. D’autre part, le fait que les produits pharmaceutiques soient faciles d’accès, encourage le recours à ce procédé. On précise aussi que le phénomène est favorisé par la facilité de l’obtention de la carte de gratuité. A ce sujet, la cheftaine du service des urgences déclare que le traitement prend 2 à 3 jours pour les nouveaux cas et que les cas avancés nécessitent plus de soins intensifs et l’utilisation d’équipements sophistiqués. D’autre part, des rapports sur l’empoisonnement parmi les enfants font apparaître que 18% des admissions au service sont la conséquence de l’utilisation de produits chimiques conditionnés dans des flacons de produits alimentaires. On signale aussi que 71% des suicides enregistrés à travers la wilaya d’Oran sont volontaires alors que 8% ne le sont pas. Concernant ce volet du problème, des statistiques font ressortir que les empoisonnements domestiques ont augmenté de 15% durant la période comprise entre 1994 et 2006, passant de 342 à 1364 cas. Pour sa part, le suicide dû à la consommation du phosphore a, lui aussi, enregistré une croissance notable selon la cheftaine du centre des empoisonnements de la capitale où il a été recensé 5.000 cas dont 60 ont entraîné la mort depuis 1999. On signale aussi que des produits pharmaceutiques, dont Temesta et Loxomil représentent le tiers de ceux utilisés dans les empoisonnements volontaires. Pour terminer, signalons que la journée d’études sur les empoisonnements volontaires a enregistré la participation de spécialistes et de pharmaciens en provenance de plusieurs wilayas et qu’elle a été consacrée à la prévention et à la prise en charge des cas graves. Aïd A.