Algérie

Des stagiaires préfèrent écourter les études



Des stagiaires préfèrent écourter les études
Le Centre de formation professionnelle et d'apprentissage (CFPA) de Hassiba Ben-Bouali, Alger, qui a ouvert le 25 janvier 1989, a accueilli, hier, les stagiaires inscrits pour la nouvelle année 2014-2015 dont 250 nouveaux. Ils sont au total 450 stagiaires en mode résidentiel (toutes des filles) et 150 apprentis (mixtes) pour suivre une formation allant de 6 à 24 mois, selon le niveau du stagiaire. Le centre accueille depuis les candidats sans niveau jusqu'à ceux de la deuxième année secondaire. Le centre offre des formations qualifiantes et diplômantes dans différentes spécialités, selon Djacem Fateh, chef de service technique et pédagogique. Mais la formation de prédilection est la branche technique administration et gestion. Celle-ci englobe plusieurs spécialités (comptabilité, banque, informatique option programmation, secrétariat, marketing...), tandis que la formation par apprentissage propose également des formations dans divers domaines d'activités (mécanique, plomberie, froid et climatisation, électricité bâtiment, auto, lunetterie, pâtisserie, cuisine option hôtels, coiffure hommes et dames, menuiserie, installation sanitaire et gaz...).Les modes de formationLe centre dispense trois modes de formation en l'occurrence la formation résidentielle théorique et pratique, les cours du soir de 17 h à 19 h et le samedi de 8 h à 12h, notamment pour ceux qui travaillent et qui sont à la recherche d'une formation qualifiante qui les aiderait à prétendre à une promotion professionnelle, l'autre mode concerne la formation par apprentissage qui se fait en alternance entre l'entreprise économique, les administrations, les artisans et le CFPA, selon le contrat qui lie les deux parties. « Cette formation permet aux stagiaires de se rapprocher du métier à travers les travaux pratiques effectués, une formation technique et technologique complémentaire leur est dispensée par l'établissement. » Les stagiaires suivent, en effet, un cours théorique une fois par semaine pour les niveaux 1, 2 et 3 et deux fois par semaine pour les niveaux 4. La formation par apprentissage est destinée aux personnes dont l'âge varie entre 15 et 35 ans. Même les femmes au foyer désireuses d'apprendre un métier sont admises au centre pour une formation qualifiante dans plusieurs spécialités dont la coiffure, la couture, la décoration florale... 39 enseignants permanents dispensent les cours (tous modes de formation confondus) et 4 vacataires pour enseigner les modules secondaires, d'après la directrice du centre, Derradji Farida. Les candidats sont admis au centre après un essai d'entrée, « juste pour voir le niveau, sinon ils sont tous acceptés », nous fait savoir la conseillère à l'orientation, Boufnar Fatma-Zohra. A la fin du cursus scolaire, tous les stagiaires du mode résidentiel et par apprentissage bénéficient d'un stage pratique au sein d'une entreprise. Ce stage leur permet de se rendre nécessaire auprès des employeurs. Certains sont retenus. « Les employeurs recherchent surtout le sérieux. La majorité des stagiaires sont retenus », affirme la directrice du centre car, selon elle, la compétence s'acquiert au fil du temps.Formation-recrutement : une corrélation nécessaireTrès souvent, des employeurs sollicitent le centre pour un éventuel recrutement. « Ils nous demandent de leur envoyer les stagiaires qui sont soumis à un essai », avoue la directrice. L'insertion professionnelle est aussi un objectif majeur des centres de formation, ainsi des contrats ou des conventions sont contractés avec les employeurs. Selon notre interlocutrice, le centre a signé une convention avec l'APC de Hussein Dey pour la formation d'agents de saisie. Une spécialité très demandée sur le marché du travail. Avec le secteur des finances (les impôts), le centre possède une bonne relation également. Les stagiaires rencontrés sur place ne sont pas tous des recalés du système scolaire, certains ont opté délibérément pour cette formation comme cette jeune fille âgée de 20 ans qui a quitté le lycée en 2e année secondaire, pour « aider mes parents, j'avais de bonnes moyennes mais vu que je peux trouver du travail dans la spécialité d'agent de saisie j'ai préféré écourter mes études », dit-elle sans regret. Zola, pour sa part, ne voit pas l'utilité d'une formation universitaire. « Je sais qu'avec un diplôme d'agent de saisie, je peux trouver du travail », affirme-t-elle. Elle a abandonné sa scolarité en 2e AS pour rejoindre le monde du travail le plus tôt possible. Ishak et Nassim, âgés tous deux de 16 ans, ont été exclus du collège. Ils ont opté pour une formation en pâtisserie et se sont entendus avec un chef pâtissier. Ils espèrent non seulement un emploi après le stage mais aussi « aller loin », disent-ils. La formation professionnelle n'est pas exclusivement l'apanage des jeunes. Une infirmière retraitée est inscrite au centre pour suivre une formation d'agent de saisie. Elle a trouvé du travail dans une clinique privée qui lui a exigé ce diplôme nécessaire pour la fonction de secrétaire médicale.




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