Des spectacles annulés faute de public Les soirées culturelles boudées

Décidément, les soirées du Ramadhan ne sont plus ce qu'elles étaient. Une semaine après le début du mois sacré, l'animation culturelle dans la ville des ponts reste au point mort, les spectacles se déroulant dans des salles pratiquement vides, d'autres représentations sont carrément annulées faute de public, etc. Comment comprendre cette désaffection du public ? Les opérateurs en charge du programme (essentiellement la direction de la Culture, l'APC et le TRC) ont essayé, tant que faire se peut, de proposer des plateaux intéressants et variés dans trois endroits différents, à savoir la salle du complexe El-Khalifa pour la direction de la Culture, le Centre culturel Ben Badis pour l'APC et le Théâtre Régional. Mais rien n'y fait, ces salles «tournent» souvent avec une vingtaine, voire une douzaine de spectateurs par soirée, selon l'aveu des organisateurs eux-mêmes. Une autre information recueillie auprès d'agents préposés aux guichets fait même état de l'annulation de deux spectacles au niveau du centre culturel Ben Badis, faute de public. Une tournée effectuée jeudi soir dans ces endroits confirme cette «bouderie» généralisée du public. Interrogés à ce sujet, des responsables essaient d'expliquer cela par les conditions d'insécurité liées aux comportements violents et à l'incivisme de certains, mais aussi à l'absence de site de transport à proximité immédiate des salles de spectacles, les bus, stationnant devant le stade Benabdelmalek, obligent les gens à traverser de nuit tout le centre-ville et la place de la Pyramide. Tous ces facteurs font que les gens et, surtout, les familles, ne sont pas motivés et à tout prendre, ils préfèrent passer la soirée dans leur quartier et tout près de leurs domiciles après la prière des Tarawih. D'autres évoquent la faune peu amène qui rôde la nuit autour de ces salles de spectacles. La suite du programme, les prochains jours, saura peut-être vaincre les réticences du public car le théâtre régional prévoit la présentation de deux nouvelles productions, l'une de la troupe El-Belliri de Constantine avec la pièce «Mouhakamet Djeha» et, surtout, celle du TRC «Le pêcheur et le palais» adaptée de l'oeuvre de Tahar Ouettar.