Une rupture inquiétante de l'adrénaline est signalée dans les hôpitaux, à
l'échelle nationale. Les services de réanimation ainsi que d'autres services de
chirurgie sont privés de ce produit indispensable en cas d'opération
chirurgicale. Et ce sont les malades qui payent les conséquences de cette
rupture inexpliquée, selon les spécialistes. Pour résumer la situation, un
médecin résident à Oran, lance avec regret que «les malades n'ont plus le droit
de faire un arrêt cardiaque parce que les médecins n'ont pas de médicament pour
les réanimer». L'adrénaline qui est un produit à usage hospitalier uniquement
n'est plus disponible dans les hôpitaux bien qu'elle soit, nous diront des
spécialistes, un médicament qui ne coûte pas cher sur le marché. Pourquoi cette
rupture de stocks ? Des spécialistes à Oran, Constantine et Alger ont été
incapables de répondre à cette question «pour la simple raison, disent-ils, que
nous n'avons pas eu d'explication de la part des autorités concernées». Selon
un médecin spécialiste au service de réanimation à Constantine, «nous pouvons
confirmer une chose. La rupture de ce produit est nationale. Nous avons
contacté nos collègues à travers différentes wilayas et ils ont tous confirmé
qu'il y a pénurie d'adrénaline». La situation est dramatique pour nous et pour
les malades, soulignent ces spécialistes. Pour certains, ils ont été contraints
de travailler avec les «moyens de bord» pour sauver une vie. «Nous avons été, pour
certains cas, obligés d'administrer de l'adrénaline périmée pour éviter au
malade une mort certaine. Au bloc opératoire, nous n'avions pas d'autres choix»,
affirment d'autres. Pour certains malades, nous explique un autre spécialiste, «nous
avons utilisé un autre produit substituant mais qui n'a pas la même efficacité.
Notre souci était de sauver une vie et aider le patient». Les spécialistes
lancent un appel de détresse aux autorités concernées afin de régler ce
problème qui risque d'être fatal aux personnes admises à l'hôpital pour subir
une opération chirurgicale ou pour d'autres qui font un infarctus du myocarde.
Les mêmes praticiens ont tenu
également à attirer l'attention sur d'autres produits en rupture de stocks et
qui sont aussi indispensables. Il s'agit de pénurie de produits anesthésiques, à
l'échelle nationale aussi. Ces produits de réanimation ne sont pas disponibles
dans la majorité des hôpitaux et les chirurgiens ne peuvent pas opérer. Selon
un médecin au service de neurologie dans la wilaya de Tlemcen, le «xylocaine» en gel n'est plus disponible. Les laboratoires
nationaux fabriquent ce produit en injectable mais pas en gel et comme
l'importation de ce médicament a été interdite, c'est la crise actuellement
dans les hôpitaux. Pour le spécialiste de Constantine, «à cause de ces ruptures,
pas d'opérations chirurgicales à l'exception des cas très urgents. Nous faisons
face également à des pénuries d'antibiotiques pour soigner les infections post
opératoires des malades. Nous n'avons pas avec quoi combattre les bactéries
résistantes. Même le sérum salé n'est pas disponible», nous dira ce spécialiste.
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Posté Le : 20/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com