Des spécialistes tirent la sonnette d'alarme sur l'impact des déséquilibres alimentaires sur la santé

Les participants à une journée de sensibilisation sur l'alimentation ont tiré la sonnette d'alarme, lundi à Alger, sur l'impact du déséquilibre alimentaire sur la santé et ont plaidé pour l'instauration d'un programme national d'hygiène alimentaire.
"Les maladies non transmissibles liées à une mauvaise alimentation sont en nette augmentation et il est temps d'établir un programme national nutritionnel à même de freiner l'augmentation de ces pathologies", a indiqué Dr Slimane Kadri, diététicien au niveau de l'établissement public hospitalier de Birtraria (Alger).
Il a précisé, à ce propos, que les maladies non transmissibles (MNT) sont plus fréquentes dans les pays en voie de développement et sont responsables de 66 % des décès.
Ce spécialiste a imputé la fréquence de ces atteintes à la consommation excessive de gras, aux apports caloriques excédentaires, à la faible alimentation en fibres et au manque d'activités physiques.
Le Dr Lila Boularas de l'université d'Alger a, pour sa part, établi le lien entre les problèmes gastro-intestinaux et la mauvaise alimentation. "57% des maladies intestinales sont causées par de mauvaises habitudes alimentaires", a-t-elle fait savoir en se basant sur une enquête réalisée auprès de 1500 étudiants de l'université d'Alger.
Pour stopper la propagation des MNT, le Dr Kadri a préconisé le retour à une alimentation équilibrée, variée, riche en fibres, en oligoéléments et en vitamines.
Les produits alimentaires raffinés tels que le pain blanc, le riz blanc et les fibres mixées doivent être évités en raison de leur indexe glycémique élevé, a-t-il conseillé. Il a rappelé, à ce titre, qu'une baguette de pain blanc était l'équivalent de la consommation de 25 morceaux de sucres et qu'une bouteille de limonade contenait de 30 morceaux de sucres.
Le mauvais cholestérol est aussi l'un des facteurs favorisant les maladies cardiovasculaires à l'instar de l'infarctus du myocarde, a-t-il ajouté, soulignant que cette affectation peut être évitée en réduisant la consommation de graisses animales et en privilégiant les viandes blanches plutôt que les rouges.
Les repas doivent, également, comporter deux portions de légumes crus, une portion de légumes cuits et une portion de fruits avec une source hydrique suffisante.
Le Dr Kadri a conseillé les consommateurs de se méfier des produits "light" et "allégés" qui ne sont que des arguments "purement" économiques et contiennent du gras et du sucre malgré les indications mises sur les emballages.
De son côté, le Dr Hajlakehal de l'Institut national de santé public a noté l'importance de l'équilibre de la ration alimentaire qui doit comporter 10 à 15 % de calories provenant de protéines, 20 à 30 % des lipides et 55 à 65% des glucides.
Le déséquilibre alimentaire peut aussi avoir des répercussions "fâcheuses" sur la santé buccodentaire avec une hausse de la fréquence des caries dentaires, des obstructions dentaires et des dents perdues.
D'après une enquête réalisée par l'Université algérienne et dirigée par le Dr Fatiha Lebik, 92,9 % des étudiants algériens souffrent de caries dentaires.
La cause de ces caries est due à l'augmentation de l'acidité buccale, favorisée par certains aliments comme le sucre, les fruits acides et les aliments visqueux.
Afin de réduire la plaque dentaire à l'origine des caries, le Dr Lebik a recommandé la consommation d'aliments anti-caries tels que le lait et ses dérivés, les fibres et la vitamine D qui favorisent la mastication et la sécrétion de salive pour l'élimination des bactéries buccales.