Algérie

Des spécialistes insistent sur la prévention pour réduire les conséquences des séismes



La prévention passant par des études sérieuses en amont demeure le moyen le plus sûr pour réduire au maximum les conséquences souvent désastreuses des séismes, a indiqué samedi le directeur du Contrôle technique des constructions (CTC) de Aïn Defla, Belabdi Smaïl.S'exprimant à l'occasion de la commémoration du 40e anniversaire du séisme dévastateur ayant frappé le 10 octobre 1980 la ville d'El-Asnam (aujourd'hui Chlef) de laquelle dépendait alors Aïn Defla (cette dernière s'est hissée au rang de wilaya en 1984), ce spécialiste a mis l'accent, dans une déclaration à l'APS, sur le caractère "prioritaire" de la prévention dans la réduction des effets induits par le risque sismique. "On ne peut, certes, pas prédire un séisme, mais on peut se préparer à sa survenue", observe M. Belabdi, mettant l'accent sur l'importance du volet prévention, notamment dans tout ce qui a trait à la construction selon les normes parasismiques.
Soutenant que le risque sismique constitue une menace permanente sur le Nord algérien, cet ingénieur en génie civil a relevé l'importance de l'amélioration des connaissances scientifiques inhérentes aux séismes dans la réduction de la vulnérabilité du bâti des villes et des campagnes du pays.
"Il est clairement établi que le nord de l'Algérie est une zone d'activité sismique (aussi bien terrestre que marine) élevée, comme l'attestent les différents séismes survenus à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle", a souligné cet ingénieur. Outre le séisme dévastateur de Chlef (1980), il y a eu ceux de Beni Chograne (Mascara 1988), de Tipasa (1989), de Aïn Témouchent (1999) et, enfin, de Boumerdès (2003), "pour ne citer que les plus destructeurs", a-t-il tenu à signaler.
S'attardant sur Aïn Defla, il a noté que la nature sismique de la région est prise en compte au niveau du calcul et de la conception des structures des constructions, avec des règles parasismiques à l'échelle du bâtiment. "En vérité, Aïn Defla et Chlef appartiennent à la même zone (3) établie par la carte sismique de l'Algérie, classant les régions du pays (de 0 à 3) en fonction de leur nature sismique", a-t-il fait savoir, faisant remarquer que par endroits, notamment s'agissant du côté est de la wilaya, Aïn Defa fait partie des zones 2B et 2A.
Des opérations de contrôle (souvent inopinées) sont effectuées par les ingénieurs de son organisme en vue de s'assurer notamment de la qualité des fondations, des poteaux et des dalles, a-t-il expliqué, faisant état également du contrôle des plans des bureaux d'études pour s'assurer du respect des règles de construction parasismiques. "Même le béton est analysé à la faveur des prélèvements d'échantillons qui y sont effectués afin de s'assurer de son degré de résistance en cas de la survenue d'un séisme", a-t-il encore noté.
Si les réalisations publiques se font, dans leur écrasante majorité, selon les règles parasismiques algériennes (RPA), ce n'est malheureusement pas le cas des constructions individuelles échappant à tout système de contrôle, déplore M. Belabdi. "Il est clair que ce sont les auto-constructions qui posent problème en matière de respect des normes parasismiques, échappant ainsi au contrôle des organismes spécialisés", a-t-il regretté, estimant que cet état de fait s'applique, en particulier, pour les zones urbaines connaissant une crossance démographique importante.
"On sollicite à la hâte un maçon, quelques voisins et amis et on procède au coulage du béton des fondations ou des poteaux des dalles sans qu'aucun service habilité par l'Etat vienne pour s'assurer que ces travaux répondent aux normes de construction en vigueur", s'est-il insurgé. Il a estimé "impératif" que les bureaux d'études (et leurs ingénieurs) contribuent au travail de suivi et de contrôle en matière de respect des règles parasismiques, "le CTC ne pouvant, à lui seul, contrôler tous les ouvrages et constructions publics et privés", soutient-il.


APS


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