Algérie

Des spécialistes craignent le pire



La crise sanitaire à Oran se conjugue avec la rentrée des classes du moyen et du secondaire. Un événement qui suscite davantage d'inquiétude quant à l'explosion des cas positifs, une contamination par la Covid-19 en constante augmentation et qui tourne autour de 45 à 50 cas quotidiens depuis le 10 octobre dernier, comme le rappelle le Dr Youcef Boukhari, chef du service prévention à la Direction de la santé et de la population (DSP) d'Oran. Evoquant cette rentrée des classes, il explique qu'un protocole a été mis en place en collaboration avec la Direction de l'éducation, regrettant, toutefois, qu'il ne soit pas respecté. Il n'hésite pas à qualifier la situation d'anarchique en faisant remarquer le taux d'absentéisme important des enseignants.Le non-respect des mesures de prévention parmi la population reste l'une des raisons qui inquiètent les professionnels de la santé. Et le Dr Boukhari de prévenir qu'Oran pourra comptabiliser plus de 80 cas quotidiens dans les prochains jours. Pour le Pr Abdelaziz Tadjeddine, chef du service épidémiologie et médecine préventive à l'hôpital pédiatrique de Canastel, le retour à l'école ne pose pas intrinsèquement de problème pour peu que les mesures de prévention soient respectées. "Nos enfants doivent absolument revenir à l'école", affirme-t-il en précisant qu'"il n'y aura pas de gros soucis avec les enfants scolarisés au primaire". Mais la situation peut changer au niveau des collèges et lycées de la ville qui doivent observer un protocole sanitaire strict.
À ce propos, il précise qu'"il n'existe pas trente-six règles, mais trois qu'il faut impérativement suivre en aérant suffisamment les classes, en respectant la distanciation physique et le port obligatoire du masque à partir de 12 ans". Commentant la situation actuelle du coronavirus, il avoue que, malgré ses nombreuses lectures et les débats suivis, il ne dispose d'aucune information crédible pour expliquer ce qu'il se passe. "Ce qui est confirmé aujourd'hui sera remis en doute demain", observe-t-il, plaçant l'Algérie dans une situation intermédiaire entre une Europe très touchée par cette deuxième vague et une Afrique subsaharienne résiliente. Le Pr Tadjeddine s'insurge également contre les effets d'annonce du gouvernement en prenant l'exemple du vaccin antigrippal qui n'a toujours pas été distribué. "Cela n'a pas de sens s'il le distribue fin novembre ou début décembre, c'est aujourd'hui qu'il faut le faire. Nous sommes le 4 novembre et nous n'avons rien reçu", s'inquiète-t-il.
SAID OUSSAD


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