Des solutions palliatives pour combler le déficit en pluie

Le recours à d'autres méthodes d'arrosage et d'irrigation des surfaces agricoles s'impose de plus en plus, avec l'allongement des périodes de sécheresse qui affectent les fellahs de la région.Face au déficit pluvial que connaît la région de Hammam Bou-Hadjar et de Aïn El-Arba, dont les fellahs commencent à sentir les premiers effets, des spécialistes viennent d'appeler ces derniers au recours à des méthodes palliatives. À cet effet, Belgrine Houari, multiplicateur des semences auprès de la coopérative de céréales et des légumes secs (CCLS) de Hammam Bou-Hadjar, a appelé les fellahs à choisir les semences céréalières résistantes et de cycles courts, en plus de l'utilisation des matières organiques stimulantes du sol. "Pour contrecarrer le déficit pluviométrique actuel et en attente des prochaines précipitations, nous conseillons les fellahs d'opter pour une autre méthode dite palliatives et qui consiste à l'utilisation des semences au cycle court.
Nous avons engagé des recherches dans ce sens avec l'Institut national de la recherche agricole (INRA) et l'Institut technique des grandes cultures (ITGC) de Sidi Bel-Abbès, pour choisir les espèces de céréales appropriées qui résistent à la sécheresse et qui ne nécessitent pas suffisamment de pluie", a indiqué Belgrine Houari. "Aussi, nous aidons le sol avec des matières organiques issues des restes d'organismes vivants pour réparer la composition physique du sol de telle sorte qu'elle puisse participer à préserver la quantité d'eau autour des semences de blé tendre et de blé dur surtout qui sont les plus exposés à la sécheresse contrairement à l'orge, le triticale et l'avoine qui sont des espèces résistants", a-t-il ajouté.
Dans ce sillage, ce dernier n'a pas manqué de conseiller aux fellahs de retarder leur ensemencement. Par ailleurs, Bengrine Houari a saisi cette occasion pour appeler les autorités à faciliter les procédures de demandes d'autorisation de fonçage de puits au profit des céréaliers, notamment ceux qui participent au développement économique national, à savoir la réduction de la facture des importations des produits stratégiques et, par ricochet, assurer une autosuffisance alimentaire.
À ce titre, notre interlocuteur a demandé l'ouverture de guichet unique pour permettre une étude rapide des dossiers de demandes d'autorisation de forages de puits en accordant la priorité aux céréaliers, selon les circonstances de chaque fellah. "Il va sans dire qu'il est préférable d'avantager les céréaliers au détriment de ceux qui se lancent dans la production de pastèques et de melons par exemple", estime-il. Par ailleurs, au titre de la campagne labours-semailles de la saison agricole 2021-2022, "la capacité des semences mobilisée est estimée à 20 000 q", a affirmé Abdou Essalem Boubossela, sous-directeur de semences et appui à la production auprès de la CCLS de Hammam Bou-Hadjar, qui englobe 8 communes, rattachées respectivement aux daïras de la cité des thermes et de Aïn El-Arba. Pas moins de 18 064 q ont été déjà livrés, et ce, pour une superficie emblavée de 48 000 ha, dont 13 801 q en blé dur, 3435 q en blé tendre et 828 q en orge, affirme la même source, précisant que la semence de cette espèce de céréales enregistre un déficit de l'ordre de 98%.
Les fellahs ont préféré garder leurs semences au lieu de les livrer à la CCLS, affirme notre source. Quant au parc motoculture qui a été mobiliser pour cette campagne labours-semailles, la CCLS compte 8 tracteurs dont 4 d'une capacité de 150 CV, 2 tracteurs d'une puissance de 80 CV et 2 tracteurs de 65 CV, en plus de trois semoirs en ligne, un semoir semi-direct, du matériel aratoire composé de 4 charrues à sec, 5 charrues à disques, cover-crop et cultivateurs. En ce qui concerne les moyens de stockage appartenant à la CCLS de Hammam Bou-Hadjar, Boubossela Abdou Essalem a indiqué qu'ils sont estimés à 250 000 q. Il a tenu à préciser que "300 à 400 ha seulement en céréales sont irrigués d'où la nécessité de revoir la stratégie d'irrigation", a-t-il précisé.

M. LARADJ