Accorder des prestations sanitaires de qualité à des malades grabataires, souffrant de maladies lourdes, tout en désengorgeant les hôpitaux, telle est la finalité recherchée par le ministère de la Santé en intégrant dans le plan d'actions 2015, le dossier des soins à domicile. Ce nouveau mécanisme, comme l'a affirmé récemment le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, « permettra une meilleure prise en charge des malades, notamment les cas d'accidents cardio-vasculaires ». Pour le conseiller du ministre, Slim Belkassem, une distinction entre soins à domicile et hospitalisation à domicile est à faire. Car, selon lui, les deux activités sont différentes en termes de lourdeur des soins à assurer et de responsabilité légale. « Si les soins à domicile font appel à des services limités et à des gestes simples comme la pose de pansements, l'administration d'injections ou des traitements par voie orale, l'hospitalisation à domicile engage la responsabilité de l'établissement en tant que prolongement de l'hôpital et implique une organisation, un personnel et une logistique adaptés », a-t-il expliqué. Dans ce cadre, la tutelle est en train de finaliser les textes nécessaires à l'encadrement de ces activités « pour lesquelles le secteur privé est éligible », selon Belkassem. L'intérêt porté à ce mécanisme de soins et l'importance de son développement résident notamment et principalement dans le fait que le suivi à domicile permet au patient de bénéficier d'un accompagnement psychologique familial favorable au traitement et avec des résultats meilleurs qu'à l'hôpital, comme l'ont montré les expériences menées dans nombre de pays développés. « A terme, ce suivi à domicile permettra aussi une meilleure utilisation des ressources affectées, notamment lorsque le suivi est assuré par des prestataires privés conventionnés avec l'hôpital et les caisses d'assurance maladie sur la base d'un cahier des charges clair », a soutenu le conseiller d'Abdelmalek Boudiaf. Il a précisé, par ailleurs, que « le souci du ministère de la Santé est de former dans le secteur public des équipes chargées du suivi à domicile des patients ne nécessitant pas une hospitalisation dans un environnement spécifique tout en mettant en place les normes d'organisation et d'intervention de ces équipes ». En réalité, l'hospitalisation à domicile est une disposition déjà lancée à travers quelques structures de santé.l'hôpital Djilali-Belkhenchir, Un pionnierCe dispositif a vu le jour à l'hôpital Djilali-Belkhenchir (ex-Birtraria), suivi par les hôpitaux de Sétif et de Tlemcen. Cette dernière unité, comme l'explique le Dr Bensaâda, membre du Syndicat national des médecins résidents, « existe depuis cinq ans et nous prenons en charge les cas de pied diabétique du Tlemcen et des communes proches de la wilaya ». Selon lui, cette démarche, « qu'on aspire à élargir à d'autres pathologies nécessitant des soins prolongés », est une bonne initiative car elle permet d'éviter les infections nosocomiales et de désengorger les services hospitaliers. « Toutefois, la réglementation n'est pas très précise et le manque de personnel fait défaut. En cinq ans, un seul recrutement à été effectué. Outre cette contrainte, le manque de moyens matériels est l'autre frein pour la généralisation de ce dispositif », estime-t-il. Dans ce contexte, il prône l'acquisition de matériels d'exploration portatifs. Le SG du Syndicat national des médecins généralistes, Abderrahmane Ighil, abonde dans le même sens. Il juge que la démarche fait partie intégrante de la santé publique, va dans le sens de la santé de proximité et permet le désengorgement des hôpitaux. « Sa mise en place est salutaire pour venir en aide à des malades grabataires, exigeant des soins palliatifs et d'accompagnement », note-t-il. L'autre souhait est la réhabilitation des médecins généralistes qui sont « incontournables dans ce mécanisme ». Après le lancement en 1999 de la première unité d'hospitalisation à domicile (HAD) par l'hôpital Djilali-Belkhenchir, un arrêté ministériel portant création, organisation et fonctionnement du dispositif de l'HAD a été publié au Journal officiel en 2003. Près d'une quinzaine d'années après, peu de structures hospitalières ont adopté cette disposition. D'où la nécessité, selon les spécialistes, de se pencher sur la mise en place d'une réglementation claire et précise renforcée par des moyens logistiques et humains. Une option que défend le SG du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), Mohamed Yousfi. « L'HDA est une bonne chose qu'il faut mettre en application avec des moyens adéquats. Cette option est destinée aux malades qui ne nécessitent pas d'hospitalisation ou ayant besoin d'un soin ou d'une perfusion. Car souvent ces malades ont déjà été hospitalisés. L'HDA une fois demandée par les parents des malades permet de suivre ces derniers chez eux par une équipe médicale », souligne-t-il. L'HDA permet ainsi d'assurer les soins ponctuels destinés à des patients ayant une pathologie stabilisée, les soins continus, destinés à des patients ayant une pathologie évolutive et les soins de réadaptation, destinés aux patients pris en charge pour une durée déterminée.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Souhila Habib
Source : www.horizons-dz.com