Algérie

Des sinistrés descendent dans la rue


Des sinistrés descendent dans la rue
Des centaines de sinistrés du séisme de mai 2003, qui résidaient à la cité des 1200 Logements de Boumerdès avant la catastrophe et qui habitent encore dans des chalets à la Sablière, sont sortis, hier, dans la rue pour crier leur colère contre « les retards injustifiés mis par les autorités pour la reconstruction de nos habitations ». Ces citoyens, qui avaient opté pour l'aide à la reconstruction d'un million de dinars ont rencontré d'inextricables difficultés. C'est pourquoi hier, ils ont bloqué la RN24 à hauteur du site des chalets où ils ont été recasés au lendemain de la catastrophe. Dès les premières heures de la matinée, des centaines de jeunes ont investi la route qu'ils ont bloquée à l'aide de troncs d'arbres et de pneus usagés, paralysant totalement la circulation automobile. « Nous ne pouvons plus attendre. Nos chalets, dégradés, sont devenus inhabitables. Le président Bouteflika nous avait promis d'être relogés une année après le séisme, mais aujourd'hui, il ne peut même pas instruire les responsables de notre wilaya de trouver une solution à notre problème », nous ont déclaré des citoyens, rencontrés sur le lieu de la protestation. Et d'enchaîner : « Nous avons opté pour l'aide à la reconstruction.L'Etat nous a versé un million de dinars et nous a accordé des crédits bancaires de 99 millions de centimes pour un F4 et 71 millions pour un F3. Le promoteur, l'OPGI, qui s'est engagé pour la reconstruction de nos logements, n'a pas été à la hauteur de sa mission. Il a abandonné le chantier depuis plus de deux ans. » La raison ' Certains précisent que « plus de la moitié des 520 familles concernées par ce projet, qui habitaient avant le séisme à la cité des 1200 Logements du chef-lieu de wilaya, n'ont pas encore eu le crédit bancaire, pour des raisons liées dans la plupart des cas au manque de garanties ». « C'est à l'Etat de leur trouver des solutions, pas à nous qui sommes ainsi pris en otages de les sensibiliser pour payer », tonne une vieille femme dans la foulée. Aujourd'hui, la situation de cette catégorie de sinistrés, qui ont manifesté leur colère à maintes reprises devant le siège de la wilaya et sur le site du chantier à la cité Ibn Khaldoun, semble inextricable. D'autant plus que rien de concret ne leur a été notifié de la part des responsables chargés de la gestion de ce dossier.« En janvier dernier, le wali nous a promis, en présence du P/APC et du directeur de l'OPGI, de relancer les travaux, mais rien n'est encore fait pour le moment. Il nous a confié qu'il avait soumis nos revendications au ministre de l'Habitat et à celui de la Solidarité nationale, mais nous ne sommes pas encore informés des suites réservées à ces requêtes », s'indigne une femme qui a pris part à cette action. Selon elle, « l'OPGI n'a pas respecté les clauses du contrat de vente sur plan (VSP) qui est le seul document officiel dont nous disposons aujourd'hui ». « Il n'y a pas longtemps, on nous a demandé de leur verser 80 millions pour relancer le chantier alors que dans l'article 2 du décret n°86-40 du 4 mars 1986 relatif à la promotion immobilière, il est clairement écrit que la révision des prix ne doit pas excéder 10% du montant du logement, et que la période de révision ne devait pas dépasser les délais de réalisation prévus dans le cahier des charges. L'OPGI s'est engagé aussi dans le ledit contrat à poursuivre et à achever les travaux dans les délais impartis quelles que soient les conditions. Mais rien de cela n'a été respecté », relève une représentante des sinistrés tout en déplorant « l'absence d'engagements concrets de la part des responsables quant au règlement de ce problème qui n'a que trop duré ». A noter enfin qu'une délégation représentant les protestataires a été reçue par le chef de daïra de Boumerdès, qui leur a promis de faire redémarrer les travaux de reconstruction de leur cité dans un délai de dix jours.
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