Algérie

Des sentiers aux cieux de la liberté de Mohand-Tahar Bouzeghoub Les mémoires d’un pilote de chasse de l’ALN



Publié le 08.04.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
KADER BAKOU

Visionnaires, les dirigeants de la Révolution algérienne (1954-1962) ont eu la lumineuse idée de la création d’une unité combattante dans l’armée de l’aviation. C’est un des sujets du livre Des sentiers aux cieux de la liberté. Mémoires d’un pilote de chasse du lieutenant-colonel Mohand-Tahar Bouzeghoub, paru dernièrement aux Éditions Rafar.
Dans ce but, le moudjahid Mohand- Tahar Bouzeghoub et un grand nombre d’autres combattants pour l’indépendance de l’Algérie avaient suivi des formations en pilotage (avions de chasse, bombardier et hélicoptère) et comme techniciens dans des écoles militaires en Syrie, en Irak, en Chine et en URSS.

C’était en Kirghizie, en Union soviétique, que Bouzeghoub et les autres stagiaires avaient appris la fin de la guerre. «C’est en Kirghizie que nous avons appris la nouvelle de la signature des Accords d’Évian. Le jour du cessez-le-feu, nous sommes allés par train à Bichkek (Frounze entre 1926 et 1992) pour fêter l’indépendance imminente. L’annonce des Accords a marqué la fin de notre séjour. Nous avons regagné Le Caire dans l’espoir de fouler enfin le sol de la patrie», écrit Mohand-Tahar Bouzeghoub.

«Le récit que propose Mohand- Tahar Bouzeghoub sous forme de mémoires se confond totalement avec les événements vécus par les Algériens durant le XXe siècle, dont une majeure partie fut marquée par les violences ayant accompagné le sursaut libérateur du 1er Novembre 1954», lit-on en quatrième de couverture de l’ouvrage.

«Ainsi, la Révolution a rendu son rêve possible, car il reviendra dans son pays enfin affranchi du joug du colonialisme, en pilote d’avion de chasse, pour reprendre quelque temps après le chemin vers l’Egypte et la Syrie, afin de participer à la tête de la flotte aérienne naissante de l’Armée nationale populaire (ANP) à deux engagements des armées arabes contre l’occupant sioniste (1967 et 1973)», lit-on encore en quatrième de couverture.

«Mon engagement pour la libération de mon pays, qui m’avait conduit dans les maquis des Aurès, puis à poursuivre la formation de pilote de chasse, ne s’est pas arrêté à l’indépendance. Je me suis en effet retrouvé dans un autre combat, celui de l’édification de l’Algérie, qui a décidé de mon parcours professionnel. Dans la construction des premières bases des forces aériennes de l’Algérie indépendante, j’ai côtoyé la mort à plusieurs reprises. En 1963 tout d’abord pour faire face à l’agression marocaine, puis en 1967 et 1973 en Égypte contre l’entité sioniste, et enfin sur le sol national en 1975 pour surveiller nos frontières ouest et faire face à nouveau à un voisin belliqueux mais velléitaire», écrit aussi Mohand- Tahar Bouzeghoub dans l’épilogue de son ouvrage.

Le livre est divisé en six chapitres, respectivement, «Enfance à Ilmayene», «Inévitable passage à Jamaâ Zitouna à Tunis», «L’appel des Aurès», «Les Aurès dans la tourmente», «Rêver aux cieux» et, enfin, «Engagement après l’indépendance». Comme le souligne Mustapha Aït Mouhoub dans l’avant-propos de l’ouvrage, le récit de Mohand-Tahar Bouzeghoub est un «effort consciencieux visant à restituer, sans démesure ni glorification, les étapes de son itinéraire au sein de l’Armée de libération nationale (ALN), un témoignage éclairé des épisodes saisissants vécus durant cette période tragique de l’histoire algérienne».
Mohand-Tahar Bouzeghoub rend également hommage à l’opiniâtreté de la femme algérienne dans la sauvegarde de la mémoire collective, notamment.

En annexes de l’ouvrage, le lecteur trouvera, notamment, des photocopies de documents de l’époque, une liste nominative des promotions d’Alep, de Chine et de l’Union soviétique ainsi qu’un album photo.
Mohand-Tahar Bouzeghoub est né le 2 février 1937 au village Ilmayene (aujourd’hui dans la daïra de Djaâfra, wilaya de Bordj Bou Arréridj), appartenant à la tribu amazighe Sylline qui était parmi les fondateurs du royaume hammadite. La tribu Sylline serait de descendance de la grande tribu amazighe Kutama qui dominait le Nord-Constantinois. Après l’indépendance, il a été membre du comité central du FLN. En 1984, il avait pris sa retraite de l’ANP. De novembre 1988 à septembre 1989, il a été ministre des Industries légères.

«Les événements tragiques survenus en Algérie dans les années 1990 m’ont poussé à sortir de ma retraite pour soutenir, à travers l’Association des retraités de l’ANP, les forces patriotiques dans leur lutte contre l’hydre terroriste», écrit- il dans l’épilogue de son ouvrage dont le titre complet est Des sentiers aux cieux de la liberté. Mémoires d’un pilote de chasse recueillis par Mustapha Aït Mouhoub.
Kader B.

Des sentiers aux cieux de la liberté. Mémoires d’un pilote de chasse recueillis par Mustapha Aït Mouhoub de Mohand-Tahar Bouzeghoub. Editions Rafar. 182 pages. Année 2024.



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