La contestation a pris aujourd'hui la dimension d'une fracture interne profonde du parti qui devient de plus en plus difficile pour lui de diriger.
Le groupe parlementaire du parti a réitéré son soutien au secrétaire général, Belkhadem, dans une tentative d'influer sur le processus enclenché après la lettre des huit ministres qui ont réclamé son départ. Ce dernier a réuni, encore une fois, le bureau politique, ou du moins les membres qui lui sont restés fidèles afin de desserrer l'étau autour de lui. Ainsi, le patron du FLN réunit autour de lui son cercle fidèle, ce qui reste du BP comme dans une session ouverte, qui lui apporte encore son soutien.
Evidemment, il s'appuie principalement sur les nouveaux élus qui lui doivent en partie leur siège. Cependant, même dans l'Assemblée nationale et le Conseil de la nation, des élus ont commencé à déserter son entourage immédiat. Des sénateurs se sont d'ailleurs démarqués de lui, rejoignant ainsi ses opposants. L'on s'achemine logiquement vers un large consensus autour de son départ. Car au vu de l'élargissement de l'opposition, Belkhadem se retrouvera de plus en plus isolé avec son petit groupe d'irréductibles soutiens.
Alors qu'il essaie de man'uvrer avec sa 'clientèle" récemment acquise grâce aux élections législatives et locales, à l'opposé, les membres du BP : ministres, sénateurs et redresseurs le prennent de court, d'une part, en rendant publique leurs opinion et position vis-à-vis de lui et les redresseurs en adressant une requête au Président pour qu'il intervienne et écarte Belkhadem. Certaines sources évoquent des tentatives, sans y parvenir, de Belkhadem de rencontrer le président Bouteflika. Avec son silence sur cette question et devant les sollicitations, Bouteflika joue 'l'observateur" neutre quand bien même son silence est perçu comme une distance avec Belkhadem au même titre que la désignation de Salah Goudjil et Khaldi (deux redresseurs) au Sénat.
Il se rabat alors sur ce qui lui reste comme atout pour se maintenir d'autant plus qu'il refuse l'idée même de quitter son poste ni de son gré ni par l'urne au CC.
L'annulation des six conférences régionales n'a pas été le fait de Belkhadem qui en annonçant la tenue, mais, selon certaines sources, du ministère de l'Intérieur afin d'éviter tout risque d'affrontement entre les partisans de Belkhadem et ceux des redresseurs. Signe que la situation s'est considérablement détériorée au sein du parti. Signe qui donne raison aux opposants qui l'accusent d'avoir créé la division dans les rangs du parti.
Depuis une semaine, il semble avoir réussi à faire l'unanimité sur lui et à créer un consensus autour de son départ alors que même les uns et les autres n'agissaient pas avec la même stratégie.
Il semble en définitive qu'il n'y a plus aucune carte à jouer entre les mains de Belkhadem, lui qui a usé de toutes les ruses et de la force pour empêcher toute expression de ses opposants dans les instances du parti.
Ayant alors réussi à diviser le parti et à réunir sous le même signe les redresseurs et ses opposants dans le comité central et le bureau politique, Belkhadem semble s'être lui-même enfermé dans sa propre logique emportée par ses ambitions, son ambition présidentielle que d'aucuns considèrent démesurée pour son profil.
Ainsi, membres du CC, membres du BP, ministres et militants sont pour une fois d'accord et catégoriques sur la nécessité de 'démettre" Belkhadem pour sauver le FLN, parti et appareil.
D B
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Posté Le : 12/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djilali BENYOUB
Source : www.liberte-algerie.com