Algérie

Des scrutins pas comme les autres



Des scrutins pas comme les autres
Demain, dimanche, on rebat les cartes pour une nouvelle partie de politique internationale. Sur au moins trois scènes différentes. D'abord en Grèce où les électeurs devront, pour la deuxième fois en quelques semaines, élire de nouveaux députés. Les législatives du 6 mai dernier n'ayant pas permis la formation d'un gouvernement, les Grecs repassent aux urnes demain. Au cas où les partis contre les mesures d'austérité l'emportent, c'est le commencement de la fin de l'Union européenne. Par l'inévitable sortie de la Grèce de la zone euro. Ce qui interférera forcément sur l'équilibre des forces au niveau mondial. En Egypte, plus près de la guerre que mène Israël contre les Palestiniens et met en péril la paix dans le monde, les électeurs devront, toujours demain, élire leur président de la République. Un observateur a bien résumé la situation. Les Egyptiens ont à choisir entre mourir par le feu ou par noyade. Ce qui est vrai car le vrai pouvoir est détenu par l'armée. Dans le cas d'une victoire de Ahmed Chafik, l'ancien militaire et ancien Premier ministre de Moubarak, c'est le retour à la case départ pour les Egyptiens de la place Ettahrir. Si c'est Mohamed Morsi, le candidat des Frères musulmans, qui l'emportera, autant dire que l'armée ne restera pas les bras croisés sachant qu'elle ne veut pas d'une «cohabitation». A une Europe titubante, à cause de la Grèce, s'ajoute le risque d'un pays-clé du Moyen- Orient en «roue libre». Dans cette grande débauche politique, le risque de voir un pays occidental (ou deux par entraînement) sortir des rangs pour intervenir unilatéralement en Syrie, autre pays clé du Moyen-Orient, n'est pas écarté. Les signes sont là. Hier le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, grand ami de Bernard-Henri Lévy, a déclaré qu'il envisageait de fournir des moyens de communication aux rebelles syriens. Autant dire qu'il s'agit plus de l'étiquette des colis que des armes qu'ils cacheront. Fabius n'a pas dit que cela. Il semble aussi pressé que BHL «d'aller» en Syrie. A la conférence des «Amis de la Syrie» prévue en France le 6 juillet prochain, Fabius décide d'avancer pour le 30 juin prochain une «réunion informelle du Conseil de sécurité» à Genève. Une résolution «informelle» valant mieux que pas de résolution du tout. Il doit aussi penser que cela contenterait, peut-être, Hollande, son président, qui exige que tout doive passer par le Conseil de sécurité. Pour ce faire, le même Fabius n'hésite pas à mentir. Il a affirmé, hier, que «des discussions sur l'après-Assad sont en cours avec la Russie». Réaction immédiate du ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, qui dément. «La Russie ne discute pas de l'après-Assad avec l'Occident» a-t-il coupé net. A quoi est due cette soudaine fébrilité de Fabius' A la peur de ne plus figurer dans le prochain gouvernement qui interviendra après les législatives de demain' Ce qui n'est pas à exclure en cas de victoire «large et cohérente» du Parti socialiste. Et le moins que l'on puisse dire est que la position de Fabius manque de cohérence avec celle de son président. Même pour la crise au Mali. Il a fallu que le Président Bouteflika reçoive le Premier ministre malien, mercredi dernier, pour que Fabius se rappelle subitement de l'existence du président malien et décide de le rencontrer le lendemain, jeudi, alors que celui-ci se trouve en France, pour des soins, depuis le 24 mai dernier. Dans un même empressement, il a tenu à rencontrer, hier, son Premier ministre, Cheikh Modibo Diarra, en provenance d'Algérie venu s'enquérir de l'état de santé du chef de l'Etat malien. De toute évidence, Fabius brûle de savoir ce qu'a dit Bouteflika à Diarra. Demain donc, de nouvelles cartes sont attendues dans le jeu politique mondial. Un dimanche 17 juin à suivre de très près!




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