Algérie

Des sans-papiers algériens figurent parmi les «éloignés» de France 21.000 reconduites à la frontière en 11 mois



Sitôt formé, le gouvernement de François Fillon avait clamé par la voix d'un des siens que 25.000 étrangers illégaux auront été reconduits à la frontière au soir de 2007. Il n'est pas loin du compte. A quelques jours de l'échéance, le listing des clandestins renvoyés chez eux affiche 21.000 noms. Les chiffres sont de Brice Hortefeux, l'homme auquel Nicolas Sarkozy, son «ami de trente ans», a confié la mission de mettre en oeuvre sa politique d'»immigration choisie». Le ministre de l'Immigration, de l'identité nationale et du co-développement ne fournit pas de détails sur la nationalité des expulsés et leurs lieux de résidence irrégulière. Selon Hortefeux, qui s'en est expliqué dans les colonnes du Parisien d'hier, les contraintes de l'agenda électoral 2007 - présidentielles et législatives - n'ont pas permis d'être au rendez-vous des objectifs fixés. En 2006, 21.500 clandestins avaient été embarqués dans des avions et bateaux en partance pour leur pays d'origine. Dans ce registre, les derniers chiffres officiels connus figurent dans le dernier rapport adressé au parlement par le Comité interministériel de contrôle de l'immigration, un organe sous tutelle de Matignon. Daté de décembre 2006, le document fait état de 2.063 Algériens «effectivement» éloignés de France entre janvier et août 2006. Par leur nombre, les «nationaux» expulsés constituaient le second contingent derrière les Roumains (2.916), mais devant les Turcs (1.398), les Marocains (1.322) et les bulgares (812). En 2003 et 2004, les Algériens étaient premiers au tableau des expulsés avec respectivement 2.513 cas et 3.581 cas. En 2005, leur nombre avait connu une hausse (3.408), mais ils n'étaient que deuxièmes derrière les Roumains (3.815). Le ministre de l'Immigration ne s'était pas exprimé publiquement depuis les passages, aux fins d'adoption, de son projet de loi sur l'immigration devant l'Assemblée nationale et le Sénat. Dans son échange avec nos confrères du Parisien, il a tempéré son discours, usant de formules plus policées. Ainsi, a-t-il insisté, contrairement à ses éléments de langage habituels, que l'immigration zéro - verrouillage systématique des frontières hexagonales - «n'est ni possible, ni souhaitable». L'immigration «choisie» voulue par Nicolas Sarkozy «c'est le contraire de l'immigration subie» à la fois par les Français et les immigrés légaux. Autre changement sémantique dans son discours sectoriel, Brice Hortefeux se garde de parler d'expulsion, lui préférant le mot «éloignement». Ce dernier «ne constitue pas l'alpha et l'oméga de ma politique». Selon lui, la reconduite des sans-papiers à la frontière n'est qu'une facette «parmi d'autres» de la panoplie de parades imaginées à l'aube du septennat de Sarkozy : «lutte contre les fraudes, le combat contre le travail illégal, les actions menées contre les marchands du sommeil, les nombreuses initiatives dirigées contre les passeurs de clandestins et leurs filières, véritables esclavagistes des temps modernes».


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