Algérie

Des sanctions américaines



Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé mardi qu'il ne rencontrerait pas comme prévu son homologue russe Sergueï Lavrov, après la reconnaissance par Moscou de deux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine. «Maintenant que nous voyons que l'invasion a commencé et que la Russie a clairement rejeté toute diplomatie, cela ne fait aucun sens de se rencontrer à ce stade», a déclaré Blinken au cours d'une conférence de presse commune avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba. «Nous ne permettrons pas à la Russie de revendiquer une prétendue diplomatie quand au même moment, elle accélère sa marche sur la voie du conflit et de la guerre», a ajouté Blinken. Il s'est toutefois déclaré prêt à poursuivre des efforts diplomatiques «si la Russie est prête à prendre des mesures vérifiables pour prouver à la communauté internationale (...) qu'elle est sérieuse quand elle parle de désescalade et de trouver une solution diplomatique». «Si Moscou change d'attitude, je reste tout à fait prêt à discuter», a-t-il ajouté. Mais la Russie «doit démontrer qu'elle est sérieuse. Les dernières 24 heures ont montré tout le contraire». Le ministre américain a noté que les sanctions financières annoncées plus tôt par le président Joe Biden ne seraient pas les dernières si le président russe Vladimir Poutine mettait à exécution ses menaces envers l'Ukraine. «À toute nouvelle escalade de la part de la Russie répondront de nouvelles mesures rapides et sévères, coordonnées avec nos alliés, en plus de celles annoncées aujourd'hui», a-t-il prévenu. La «première tranche» de sanctions économiques annoncée mardi par Washington vise à couper la Russie de l'accès aux financements occidentaux, et des mesures supplémentaires sont «sur la table» en cas d'«escalade» russe en Ukraine, ont averti les Etats-Unis. Washington a attaqué sur trois fronts: la dette souveraine, le financement des dépenses militaires à travers deux banques publiques, et cinq oligarques proches du président russe Vladimir Poutine. «Nous mettons en place de vastes sanctions sur la dette souveraine russe. Cela signifie que nous coupons le gouvernement russe du financement occidental», a déclaré le président américain Joe Biden, lors d'une allocution. Cette mesure pourrait peser sur la valeur du rouble, et renchérir le coût pour les consommateurs russes des produits importés. Deux banques publiques russes, Vnesheconombank (VEB) et Promsvyazbank (PSB), sont également visées. La première est la «tirelire» du Kremlin, selon Daleep Singh. Quant à PSB, elle est «cruciale pour le secteur de la défense», a précisé le département au Trésor. Concrètement, «ces banques ne peuvent plus effectuer de transactions avec les Etats-Unis ni avec l'Europe (...) et leurs actifs dans nos systèmes financiers respectifs seront gelés», a dit Daleep Singh. Washington s'attaque aussi aux «élites» russes, et cible cinq proches du président Vladimir Poutine et leurs familles, qui voient leurs avoirs aux Etats-Unis gelés et sont exclus du système financier américain. Ces actions «lancent le processus de démantèlement du réseau financier du Kremlin et de sa capacité à financier des activités déstabilisatrices en Ukraine et dans le monde», a déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen. Elle a évoqué la possibilité de sanctions supplémentaires «qui auront un impact grave et durable sur l'économie russe», en écho à Joe Biden qui a menacé la Russie de nouvelles mesures «si elle poursuit son agression». L'ensemble du secteur bancaire russe pourrait ainsi être visé, et un responsable américain a notamment cité les grandes banques Sberbank et VTB. Une exclusion de la Russie du système international Swift, essentiel pour les échanges bancaires internationaux, fait aussi partie des options. Joe Biden a par ailleurs assuré avoir «travaillé avec l'Allemagne pour (s')assurer que Nord Stream 2 n'avancera pas, comme je l'ai promis».


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