Selon le président du comité des salles des fêtes, 140 salles sur 220 ont été fermées après l'adoption du décret 05-207 fixant
les conditions et modalités d'ouverture et d'exploitation des établissements de divertissement et de spectacles.
Les salles des fêtes ferment à tour de bras depuis la promulgation du décret 05-207 fixant les conditions et modalités d'ouverture et d'exploitation des établissements de divertissement et de spectacles. «140 salles des fêtes sur les 220 que nous comptons dans notre comité ont été fermées, selon un bilan fait il y a 6 mois. Ces salles activaient pourtant dans un cadre légal, avec registre de commerce et autorisations», constate le président du comité national des salles des fêtes (CNSF), Abdelmadjid Bessila, affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Quelques mois seulement après le décret exécutif signé en juin par le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, plusieurs salles ont été mises sous scellés sans que les gérants puissent avoir le temps de se conformer à la réglementation ou bénéficier d'une quelconque aide.
«La loi censée réglementer l'activité des salles des fêtes est appliquée d'une manière abusive. Les autorités locales et de la wilaya ont fermé sans ménagement des salles suivant les intérêts des uns et des autres. La wilaya d'Alger, avec deux autres limitrophes, s'est distinguée en fermant les salles sans tenir compte de la situation désespérée des gérants. Ailleurs, les walis ont été plus souples. Des wilayas ont laissé des jeunes de moins de 30 ans exercer leur activité normalement, alors que le décret l'interdit. Ce qui m'intrigue le plus, c'est l'ambiguïté entre la disponibilité apparente des autorités centrales à prendre en charge nos doléances et la célérité avec laquelle la réglementation est appliquée par les exécutant locaux», regrette M. Bessila dont le comité a été reçu par le SG du ministère de l'Intérieur et plusieurs responsables de l'administration qui promettaient de «prendre en charge les revendications» des gérants.
Salles des fêtes clandestines
Le président du CNSF parle de l'«injustice et l'ambiguïté» de la réglementation. «L'article 6 de la loi stipule que l'exploitant doit avoir 30 ans au minimum. A Alger, 40 salles exploitées par des jeunes de moins de 30 ans ont été fermées à cause de cette disposition de la loi. C'est aberrant. Qu'on cesse de comparer nos établissements à des cabarets ou des boîtes de nuit», clame le président du comité qui assure que ses membres ne s'opposent pas à la réglementation dont ils réclament seulement la révision. Le coût économique des fermetures «abusives» est important. «Les autorités doivent prendre en charge les investisseurs et les indemniser. Un investisseur a déboursé au moins 6 millions DA. Des gens, surtout cette catégorie de jeunes qui ont moins de 30 ans, ont eu des crédits Ansej qu'ils doivent rembourser. Le coût social de ces projets est aussi important. Nous avons estimé que 10 postes d'emploi directs et 5 indirects par salle sont supprimés à cause de ces mesures. Qu'on ne vienne pas nous dire que les autorités veulent créer de l'emploi !», s'indigne M. Bessila.
Le président du CNSF s'étonne, par ailleurs, du «deux poids, deux mesures» des autorités locales (P/APC, walis délégués, sûretés de daïra) qui laissent activer de manière illégale des salles. «Des autorités locales ont fermé à nos adhérents des salles normalisées et ont donné leur bénédiction aux gens de l'informel. Des espaces sont cédés en gérance libre à des prix dérisoires. Le Cercle des finances à la rue Asselah (Alger-Centre), le Foyer des cheminots de la rue Hassiba Ben Bouali (UGTA), la salle de sport de l'APC de Sidi M'hamed, des kasmas FLN et même des écoles sont transformés, au mépris de la loi et du bon sens en salles des fêtes», assure encore M. Bessila. Les salles activent alors qu'elles ne disposent pas des conditions requises par la réglementation ou les critères requis par le comité.
«Les salles, des hangars sans commodités, comme le Foyer de l'UGTA à la rue Hassiba, sont ouvertes et les gens s'y bousculent en raison de l'absence de l'offre. Les gérants qui sont de mèche avec les autorités locales ne paient que 2000 DA de loyer par mois et font payer les prestations entre 40 et 50 000 DA. Ces espaces informels ne disposent pourtant pas de parkings, ni même de la sécurité requise», constate le président du CNSF.
Posté Le : 04/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadir Iddir
Source : www.elwatan.com