Algérie

Des robinets trop souvent à sec



Des robinets trop  souvent à sec
La cité des 1240 Logements, dans la commune d'Ouled Yaïch (Blida), vit une pénurie d'eau depuis le 28 juin dernier, ce dysfonctionnement dans l'alimentation en eau potable touche principalement les étages supérieurs. « Depuis le 28 juin dernier, aucune goutte d'eau n'a coulé des robinets du 4e étage des bâtiments 16, 26, 28, 30, 31 et 32. Espérant remplir quelques jerricans d'eau, nous laissons les compteurs tourner à vide, en vain », nous dit un habitant de cette cité. Les deuxièmes et troisièmes étages des immeubles, « sont alimentés en eau deux fois par semaine, à raison d'une heure par jour et avec un très faible débit, alors que l'alimentation en eau pour le rez-de-chaussée, avec la même fréquence hebdomadaire, peut aller de trois à quatre heures, mais toujours avec un débit dérisoire », poursuit notre interlocuteur. La question du faible quota, qui serait éventuellement imparti à cette cité, a été évoquée par les habitants du quatrième étage, arguant du fait que la pression de l'air sortant des robinets de ces étages est quand même très importante au moment où les étages inférieurs sont desservis par le réseau d'AEP. Des citoyens qui se sont adressés à maintes reprises au centre d'accueil (CATO) de Beni Mered (destiné au dépôt de réclamations) déplorent le fait qu'aucune explication convaincante n'ait été apportée à la requête des habitants privés d'eau en ce mois de Ramadhan. L'ADE envoie quotidiennement une citerne sur les lieux, mais les besoins sont loin d'être satisfaits, assurent encore nos interlocuteurs. Ils affirment en outre que leurs enfants, femmes et personnes âgées attendent parfois le camion citerne de l'ADE de 10h jusqu'à 15h pour espérer pouvoir remplir quelques récipients, dans une ambiance chargée de nervosité, de bousculades' Globalement, la wilaya de Blida a connu depuis le début de la saison estivale une multiplication des cas de dysfonctionnement de l'alimentation en eau potable, plongeant des quartiers entiers dans des pénuries récurrentes et prolongées, alors que d'autres secteurs ont droit à l'eau 24h/24. Contactée pour apporter des explications quant à l'origine de cette situation qui prévaut depuis le début de l'été et qui perdure encore, une source au fait de ce sujet nous a affirmé que la responsabilité de l'ADE est très restreinte dans cette situation, considérant que cette dernière a uniquement des « tuyaux » et un volume d'eau à répartir « équitablement » entre les citoyens.Pour notre interlocuteur, le volume d'eau mobilisé est loin de satisfaire les besoins de la population, sans oublier que le réseau AEP est vétuste, ce qui présuppose un taux de fuites considérable du volume d'eau mobilisé. Et d'estimer : « S'il est vrai que la réhabilitation du réseau AEP est en cours, il n'en demeure pas moins que cette opération est encore loin, du moins pour l'instant, de couvrir toute l'étendue du système AEP dans toute la wilaya de Blida. » A souligner dans ce même contexte que la direction de l'hydraulique et l'Algérienne des eaux de la wilaya de Blida a organisé une rencontre « extraordinaire » avec la presse locale afin d'essayer d'apporter des explications quant à ces graves perturbations de l'alimentation en eau. « Depuis le début de la saison estivale, nous sommes à l'affût des gouttes », a déclaré lors de cette rencontre M. Saâdi directeur de l'hydraulique de la wilaya de Blida. Et d'ajouter : « Grâce à la clémence du ciel, cette année a été caractérisée par une forte pluviosité dépassant largement nos attentes. » Et de préciser : « Nous sommes passés de 43 000m3/jour en 2008 à 57 000 cette année. Nous avons plusieurs points de production, les plus importants sont ceux de Maramane, produisant entre 14 000 et 17 500m3 /jour, celui de Beni Tamou avec 12 000 à 14 000m3,, celui de Chiffa avec une production qui varie entre 9000 et 10 000m3/jour, Benachour avec 3500 et la source gravitaire de Sidi El Kebir avec 12 000m3/jour. » Si l'on tient compte de ces propos, la pénurie d'eau n'a pas lieu d'exister, pourtant la crise est bien là et la situation n'a guère évolué depuis l'année passée. Quoi qu'il en soit, selon le même responsable, la pénurie d'eau est due à plusieurs raisons, dont surtout les actions de déviations des eaux de sources comme celle de Sidi El Kebir pour l'irrigation, le gaspillage, ainsi que la vétusté du réseau. Il conclura ses propos en invitant les citoyens à s'armer de patience en attendant la réalisation de plusieurs projets de forages.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)