Des résultats en deçà des moyens

Partout sur les plages des communes chefs-lieux de wilaya a été lancée l'opération «les éboueurs de la mer» organisée par nos confrères de la radio nationale «Alger Chaîne III», les différentes chaînes locales et les différentes et nombreuses associations de protection de l'environnement. La veille, une opération similaire de grande envergure avait ciblé les abords et hauteurs des plages.A l'image de celle d'Annaba qui a vu le wali Mohamed Salamani conduire une opération de destruction de commerces-bidonvilles bâtis sur des sites touristiques ou destinés au repos des familles. Il faut dire que les indu-occupants des lieux avaient déjà reçu plusieurs avertissements. Un moratoire a même été fixé pour qu'ils quittent les lieux mais ils n'ont pas voulu obtempérer. Cette opération de déguerpissement vise à libérer le site qui doit accueillir des projets de réalisation de locaux commerciaux destinés au développement touristique local. Cette opération s'est déroulée dans la majorité des wilayas du pays qui a vu le déguerpissement de divers commerces dont celui des ovins.
Particulièrement ceux connus comme étant le site de préférence des auteurs des vols qualifiés que nul n'a osé dénoncer jusqu'ici. Cela a été récemment fait avec la réaction du wali d'Annaba. Ce responsable est officiellement intervenu sur la base d'une plainte en bonne et due forme. Elle a été déposée auprès du groupement de la Gendarmerie nationale. Celle-ci est rapidement intervenue pour procéder à la destruction des taudis construits depuis des années en bordure de route. Les quelque 8 000 habitants se limitaient à dénoncer les vols dont ils étaient victimes. D'autres se plaignait de la pauvreté ambiante dans laquelle ils vivaient sur les hauteurs qu'ils occupent depuis des siècles avec leurs familles.
Il reste que cela fait des années que cette situation a été imposée aux autorités locales, aux conducteurs de véhicules, aux touristes. Elle a été également imposée à quiconque intéressé par quelques heures d'évasion sur les hauteurs de Seraïdi (Annaba). Les taudis, bicoques et baraques n'existent plus. Comme la plupart de ses homologues en poste dans les wilayas en bordure de mer, le wali d'Annaba en a décidé ainsi. Il les a tous détruits ce dernier samedi à l'occasion de l'opération de volontariat les «éboueurs de la mer» patronnée par la radio «Alger Chaîne III».
Il était temps que pareille décision soit prise, car depuis une dizaine années, petit à petit les gérants de bicoques illicitement construites, prenaient leur aise. Ils paraissaient être au-dessus des lois. Tant et si bien qu'à l'absence totale d'hygiène des locaux et des casse-croutes ces gérants majorent excessivement leurs prix. Par ailleurs, dès que la nuit tombait, sous la garde payante des mêmes gérants ou de leurs boys se multiplient légèrement en retrait par rapport à la route, des actions condamnables aggravées par le trafic et la consommation de la drogue et des psychotropes ainsi que les boissons alcoolisées.
C'est dire qu'ouvrir un débit de boissons alcoolisées à Annaba ou à Tamanrasset ne pose plus de problèmes. Le seul perdant est le trésor public avec sans cesse d'importantes baisses de ses revenus fiscaux. Des opérations de destructions de ce type de bicoques ont été vécues un peu partout à travers le territoire national ces derniers jours. Elles auraient pu rester sans lendemain. Cela n'a pas été le cas notamment à Annaba. Du Cap-de-Garde comme à Sidi Salem en passant par les plages de Aïn Achir, Belvédère, Tôche, la Caroube, Rizi Amor, Fellah Rachid, plage juive, lever de l'aurore et jusqu'à Joanonville et Sidi Salem sur le territoire de la wilaya de Annaba tout est truanderie, tout est vol, tout est absence d'hygiène.
Des tables de restauration sont dressées à tout venant au gré de l'humeur du propriétaire. La moindre objection donne lieu à une bastonnade de l'outrecuidant. Gourdin et couteau sont utilisés sous les yeux des pères et mères de famille mis dans l'incapacité de se défendre. La fraude et l'absence d'hygiène sont également fréquentes dans les bus et les taxis. A ce niveau l'on a atteint le point de retour. Livrés à eux-mêmes, ces deux moyens de transport ont une autre lecture de la propreté de leur outil de travail. Le même problème est soulevé dans les hôtels et les restaurants où des résultats en deçà des moyens.