Algérie

Des restrictions en attendant la clémence du ciel


Les habitants d'Oran viennent de renouer, depuis ces quinze derniers jours, avec les coupures d'eau. En effet, un nouveau programme de restriction d'alimentation en eau potable est entré en vigueur juste après l'Aïd. Ce programme, mis en place par l'ADE, concerne plusieurs quartiers du Chef-lieu de la wilaya ainsi que les villes d'Arzew, de Ain El Türck et d'Es Sènia. De l'avis de nombreux consommateurs, surtout les ménagères habituées à avoir, depuis septembre dernier, l'eau courante dans leurs robinets, la mise en place de ce programme est très précoce, notamment durant cette période d'hiver. « Nous sommes obligées à faire appel aux colporteurs d'eau, une aubaine pour eux. Ils nous facturent maintenant la citerne d'eau à hauteur de 700 et 1 000 dinars, sans oublier les risques sanitaires », nous confiera un citoyen. De leur côté, les responsables de l'ADE justifient cette situation par le manque d'eau et par le spectre de la sécheresse qui sévit depuis Octobre dernier à travers plusieurs wilayas de l'Ouest. Ils espèrent une clémence du ciel. La wilaya d'Oran ne dispose actuellement que de 146 500 m3/j alors que ses besoins sont de l'ordre de 320 000 m3/j. Cette quantité, malgré la réalisation de trois unités de dessalement d'eau de mer à Arzew, Bousfer et Ain El Türck, en plus de celle puisée à partir de quatre barrages, reste très en de ça des besoins. Les ouvrages hydrauliques manquent d'eau et viennent, pour certains, d'atteindre leur côte d'alerte à l'instar du Gargar (94 000 mètres cubes), le Sidi Abdelli (20 000 mètres cubes), le Cratère de la Tafna (10 000 mètres cubes) et la station de Bredhéa avec un apport de 24 000 mètres cubes/jour.Malgré l'eau dessaléeLes villes d'Oran et Ain El Türck reçoivent, en plus de cet apport, de l'eau dessalée fournie par les unités d'Arzew (90 000 mètres cubes), Bousfer (4 000 mètres cubes) et, enfin, de la station de Ain El Türck, entrée en service récemment et actuellement en phase d'essais pour la production de 5 000 mètres cubes d'ici la fin du mois de Mars. Pour ce qui est du programme de restriction mis en place, il concerne pour la ville d'Oran, une alimentation en eau potable une fois tous les trois jours et pour les autres villes de la wilaya, une fois sur quatre et parfois plus. A titre de rappel, la réalisation, dans les années 1980, du barrage Gargar avec une capacité de retenue de l'ordre de 400 millions de mètres était pour régler définitivement le problème que rencontrait l'agglomération oranaise en alimentation en eau potable. Durant les années 1980, la région de l'ouest avait fait face à une sécheresse sans précédent qui a duré prés d'une décennie. Pour le moment et en attendant des jours meilleurs sur le plan climatique, les responsables de l'ADE viennent, une fois de plus, de mobiliser leur flotte de camions citernes pour approvisionner les populations et invitent les citoyens à saisir l'occasion pour nettoyer leur bâche d'eau ou réservoirs. Ces équipements doivent, en principe, être désinfectés ou nettoyés deux fois par an, en utilisant de la chaux, de l'eau de javel ou de la brique poreuse préparée, mise en vente auprès d'une entreprise spécialisée dans le traitement de l'eau et la lutte contre les MTH. Pour ce dernier point et afin d'éviter tous risques d'épidémies, une vaste campagne de contrôle des colporteurs d'eau est en cours depuis une semaine à Oran où plus de 200 colporteurs sont recensés. Les douze secteurs urbains ont mobilisé l'ensemble de leurs moyens avec le concours des bureaux d'hygiènes communaux, de la sûreté, de la gendarmerie ainsi que des vétérinaires et biologistes pour contrôler les citernes mais aussi les puits.
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