Algérie

Des responsables locaux sous contrôle judiciaire



Les règles de loi relatives à l'urbanisme s'appliquent rarement dans les 21communes de la wilaya de Khenchela, où les infractions contre la propriété foncière de l'Etat sont commises à grande échelle. Parmi lesquelles, l'assaut sur les poches foncières vides dans les villes et villages.Dans la ville de Khenchela, les services de la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement ont enregistré, durant les deux premiers mois de l'année 2018, 160 infractions liées à des agressions contre l'urbanisme. Il s'agit d'infractions liées aux limites fixées par le permis de construire, les constructions anarchiques. Les infractions constatées par les services de sécurité ont donné lieu à la rédaction des rapports transmis aux autorités locales. Malheureusement, aucun responsable n'a daigné bouger le petit doigt pour arrêter ces atteintes à l'environnement et à l'urbanisme. Devant le terrible silence «complice» des élus locaux, ce pillage est devenu une pratique courante pour certains d'eux, connus comme prédateurs et dont la règle est de se servir au lieu de servir.
Ces élus abusent de leur mandat pour régulariser les terrains détournés illégalement pour eux et leurs proches. Selon un haut responsable sécuritaire local, «les services de sécurité, dressent des PV constatant et transmettent des comptes-rendus concernant les abus contre le foncier aux autorités qui doivent prendre des décisions pour stopper les malversations et les pratiques mafieuses, mais qui finissent par atterrir dans les tiroirs des APC, qui n'ordonnent aucune opération de démolition et sans qu'aucune poursuite judiciaire soit engagée».

Construction illicite : le maire complice'
Le magistrat instructeur près le tribunal d'Ouled Rechache (ex-Zoui), a placé, au cours de la semaine écoulée, sous contrôle judiciaire le président de l'Assemblée populaire communale de Khenchela, avec d'autres responsables locaux, respectivement: le directeur de l'Agence foncière de la wilaya, ainsi que deux techniciens en aménagement et urbanisme.
Ces responsables ont été entendus pour les chefs d'accusation suivants : «faux et usage de faux dans des documents administratifs, abus d'autorité, la délivrance d'un permis de construire illégalement, dilapidation des deniers publics». Le maire a été auditionné par le juge d'instruction, dans le but d'avoir de plus amples détails sur une autre affaire qui concerne l'autorisation des travaux sans respecter les lois en vigueur.
Où des citoyens qui résident dans la partie haute face à la double voie menant vers N'sigha, ont profité d'une «autorisation» accordée par le maire, pour construire des extensions jouxtant leurs maisons sans permis de construire. Des bâtisses illicites et des locaux commerciaux ont été construits en un clin d''il sans aucun respect des normes de l'urbanisme en menaçant l'environnement. Pour sa part, le maire, accusé d'avoir encouragé ces «citoyens» à construire sans permis, et dans une vidéo postée, hier, par la cellule de communication de la commune, a indiqué qu'il a «confiance en la justice». «Nous ne sommes pas des corrompus, et je n'ai pas autorisé des constructions illicites, j'ai seulement autorisé la décoration du quartier», a-t-il affirmé. Dans sa vidéo, le maire a reconnu «l'existence d'une erreur administrative dans la délivrance d'un permis de construire».


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