Important renfort pour la profession de traducteur agréé par la Justice.
Dix traducteurs-interprètes officiels - tel est leur statut précisément - ont
prêté serment hier devant la cour d'Oran.
Le décorum de la cérémonie de
prestation de serment a eu pour cadre la salle d'audience de la Cour d'appel.
De par le nombre des traducteurs assermentés, cette cérémonie collective est
une première, du moins à l'échelle locale. Après que le greffier d'audience eut
pris acte de la prestation de serment par ces nouveaux auxiliaires de justice,
le président d'audience leur a souhaité «bonne chance» dans leur nouvelle
carrière professionnelle. Le Quotidien d'Oran a saisi l'opportunité pour
engager un entretien avec les dix traducteurs agréés fraîchement assermentés, dans
les couloirs mêmes du Palais de justice. Petit résumé.
Selon les informations
recueillies auprès de nos interlocuteurs, le serment représente l'ultime
démarche avant d'entamer l'activité de traducteur-interprète officiel
assermenté de manière officielle et effective. Les dix traducteurs ont été
affectés par la tutelle, le ministère de la Justice, au niveau des daïras
dépendant territorialement des six tribunaux de la cour d'Oran : Oran,
Es-Sénia, Aïn El-Turck, Arzew, Oued Tlélat et Gdyel, et ce dans la perspective
de créer, à terme, une équipartition géographique de cette corporation au
niveau de la wilaya d'Oran.
En effet, cet apport considérable
aura certainement pour effet d'améliorer la prestation, quantitativement et
qualitativement, et de mettre en place un service de proximité. En clair, il
évitera un tant soit peu aux justiciables et aux avocats de se déplacer
ailleurs à la recherche d'un traducteur titulaire de la griffe du ministère de
la Justice, garde des Sceaux. Un périple incontournable jusque-là, vu le nombre
des professionnels de ce créneau à Oran, lesquels se comptaient jusqu'alors sur
les doigts d'une seule main. Ce renforcement de l'effectif répond ainsi aux
nouvelles exigences induites par le code de procédure civile et administrative.
L'article 8, le fameux article en fait du nouveau texte de loi, impose en effet
que les documents et pièces constituant le dossier doivent, sous peine
d'irrecevabilité, être présentés en langue arabe ou accompagnés d'une
traduction officielle. Bref, il fallait donc recruter des traducteurs. Bien
sûr, pas aux dépens de la qualité, de la compétence.
Les conditions d'accès à ce
statut imposées par le ministère de la Justices sont très rigoureuses. En plus
du diplôme en la spécialité, il faut avoir exercé au minimum pendant 5 ans dans
la traduction-interprétation, avoir son propre bureau dans le cercle de
compétence du tribunal auprès duquel on veut exercer, passer par un concours
qui comprend deux épreuves, l'écrit et l'oral, jouir d'une bonne moralité, entre
autres... Nos interlocuteurs indiquent qu'après avoir posé leur candidature,
ils ont été convoqués par le ministère de la Justice pour passer les épreuves
d'évaluation à Alger, le test de l'écrit en juin dernier, celui de l'oral au
mois suivant. Après leur réussite et leur agrément, ils ont été appelés à
prêter serment. Parmi les traducteurs assermentés hier, il y a lieu de noter la
présence du chef du département traduction de l'université d'Oran, Touhami
Wissam, le chargé de la post-graduation près le même département, Zinaï Djamel,
ainsi que Kaddour Othmane du département traduction de l'université d'Oran.
Abordant plusieurs sujets en
relation avec la profession de traducteur judiciaire, y compris ceux qui n'ont
pas manqué de provoquer une polémique, notamment la question des frais de
traduction et la compétence dans certains domaines techniques et juridiques,
nos interlocuteurs ont dans leur ensemble estimé que «les choses vont
s'améliorer petit et à petit avec la pratique et l'expérience de tous les jours
», notamment, ont-ils ajouté, «avec la création à l'avenir d'une Chambre
nationale pour les traducteurs judiciaires, à l'instar des autres auxiliaires
de justice».
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Posté Le : 29/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com