Des renforts dépêchés dans le nord du Mali

Les affrontements dans l'extrême nord du Mali entre l'armée et les rebelles touareg menés par Ibrahim Ag Bahanga, qui ont commencé samedi matin, se sont achevés en fin d'après-midi. Alors qu'aucune violence n'a été signalée en milieu de matinée d'hier, l'armée malienne a envoyé des renforts de troupes dans la région. Selon un responsable militaire, cité par l'AFP, un renfort de troupes est arrivé sur les lieux. Sans toutefois citer le nombre de soldats dépêchés vers la zone des combats, la même source a indiqué que ces renforts sont arrivés des villes de Gao et Kidal dans la zone d'Abeïbara tôt dans la matinée d'hier. Des rebelles ont attaqué samedi matin avec des mitrailleuses une patrouille de l'armée à 30 km au nord de la localité d'Abeïbara, située entre Tinzaouatène, ville frontalière de l'Algérie, et Kidal le chef-lieu de la région, selon des notables locaux. Pendant toute la journée, les tirs plus ou moins sporadiques se sont ensuite effectués à distance, sans combats rapprochés, selon ces sources, qui ont ajouté que les rebelles voulaient empêcher les forces gouvernementales basées à Tinzaouatène de se replier sur Kidal. Depuis jeudi, huit personnes (cinq civils et trois militaires) ont été tuées par l'explosion de mines lors de deux incidents distincts, et 33 militaires ont été enlevés par les rebelles dans la zone de Tinzaouatène. Vendredi, cinq civils ont été tués par l'explosion d'une mine au passage d'un camion qui les transportait près de Tinzaouatène, dans l'extrême nord du Mali. Un véhicule de l'armée malienne avait déjà sauté jeudi sur une mine dans le même secteur, tuant trois militaires, selon le ministère malien de la Défense. Par ailleurs et selon des notables de la région, trente-trois militaires maliens sont tombés aux mains des rebelles touareg lors d'accrochages, jeudi, toujours dans le nord du pays. Ces mêmes sources affirment que ces accrochages ont fait plusieurs blessés de part et d'autre. «Lors de l'accrochage de jeudi, quatre militaires maliens ont été faits prisonniers par les rebelles dirigés par Ibrahim Ag Bahanga et 29 autres ont été enlevés comme otages», a déclaré à l'AFP un notable contacté dans le nord du Mali. Le même interlocuteur a souligné que les prisonniers ont été arrêtés sur le théâtre des opérations. Les témoignages recueillis auprès de ces notables indiquent que ceux qui ont été pris comme otages faisaient partie d'un groupe de militaires maliens qui regagnaient la ville de Kidal, venant de Tinzaouatène. Les hommes de Bahanga les ont interceptés et ont enlevé 29 militaires. Les accrochages de jeudi entre les forces gouvernementales et les rebelles ont fait plusieurs blessés de part et d'autre, ont souligné plusieurs sources indépendantes. Ces nouvelles violences, qui ont rompu une trêve de six mois, interviennent juste avant l'expiration hier soir d'un ultimatum d'Al-Qaïda au Maghreb pour la libération de deux touristes autrichiens enlevés le 22 février en Tunisie et qui se trouveraient, avec leurs ravisseurs, dans le nord du Mali.