Algérie

«Des règles de substitution au credoc moins contraignantes existent»



- La prochaine tripartite, qui réunira le gouvernement, le patronat et l'UGTA, se tiendra le 28 mai. Quelles peuvent àªtre vos propositions en tant que chef d'entreprise '
Les organisations patronales avaient déjà émis leurs doléances liées notamment à  la nécessité de segmenter le commerce extérieur. Les procédures récemment introduites doivent àªtre impérativement revues afin de permettre à  l'entreprise productive d'évoluer dans un climat serein. Les règles et les techniques de rechange les moins lourdes et les moins contraignantes ne manquent pas d'ailleurs. Car, la procédure d'importation suivant la formule de la lettre de crédit confirmée n'est qu'un paiement par anticipation d'une marchandise qu'on ne recevra que plus tard. C'est une formule qui arrange les affaires du fournisseur et qui favorise l'exportation de capitaux. L'incidence de coût pour l'entreprise algérienne est très importante due à  la mobilisation financière. Les différés d'expédition sont également importants et génèrent aussi des retards en matière de production.         
- Vous avez participé récemment au Salon international Batimatec, quel constat pouvez-vous faire du secteur du bâtiment qui, de prime abord, est tiré essentiellement par la dépense publique '
C'est un marché extrêmement fébrile. Présentement, c'est un marché qui donne des signes de stratification et de maîtrise plus intéressante des métiers. L'on assiste aussi à  une espèce de segmentation des métiers. Fatalement, c'est un marché qui ne dépend à  97% que de la commande publique. Nous avons un maître d'ouvrage public, donneur d'ordres, qui a rehaussé un tant soit peu ses exigences normatives. L'investissement public est très soutenu et très ambition auquel nous accordons un regard très précis et très pointu.
- Comment l'entreprise algérienne privée, à  l'instar de Granitex que vous managez, évolue-t-elle dans cette ambiance entrepreneuriale '
Granitex intervient en amont en tant que fournisseur de produits de réalisation à  l'entreprise, essentiellement dans la phase béton de cette ambiance entrepreneuriale. Le bénéfice de croissance est important car Granitex met à  la disposition des entreprises un adjuvant de béton qui double la cadence de production et rapproche les délais de prise à  7 et 5 jours. Les performances obtenues dans des délais de 5 jours sont égales à  celles de 28 jours grâce à  une avancée formidable en la matière de structures béton.
- Quelle est la part de Granitex dans le marché des matériaux de construction qui connaît ces derniers mois une espèce de fléchissement '
Le marché des matériaux de construction est immense. Notre part étant minime car notre produit s'ajoute à  une importante masse de matériaux de construction. Autrement dit, ce que nous apportons aujourd'hui est embryonnaire comparativement au volume de consommation et de la demande nationale.
C'est dire que nous avons encore beaucoup de travail à  faire. Le marché n'est pas vulnérable et devrait croître encore. C'est un marché de croissance. La croissance de Granitex dépend aussi de la croissance de ce marché. Nos ambitions d'ailleurs consistent à  s'accaparer carrément du marché d'adjuvants de béton.
Granitex propose aujourd'hui des produits utilisables dans le béton pour une meilleure prise. Nos adjuvants béton rapportent 70% de plus-value, parce que la démultiplication de la rotation des coffrages n'est que certaine. Les performances mécaniques attendues à  28 jours sont obtenues en sept jours, soit 21 jours de gains. Le maître d'œuvre gagne donc à  la fois le temps, l'argent et la performance.  
- Les importations qui affluent sur le marché algérien représentent-elles une menace pour les entreprises algériennes spécialisées dans la fabrication de matériaux de construction '
Je me garde d'accréditer ces thèses, car certaines importations sont d'un apport complémentaire nécessaire au marché.
Mais ce marché a besoin d'un tissu d'entreprises algériennes qui évolueront suivant cette belle croissance que l'on constate et qui prendront des parts çà et là. Je crois que c'est la seule manière par laquelle nous pouvons contrecarrer ces importations, même si certaines sont d'un apport nécessaire au marché.
Il faut laisser, par la suite, la liberté à  l'entreprise algérienne d'agir et de s'imposer sur le marché en levant les lourdeurs administratives. En d'autres termes, nous avons des spécificités algériennes dues à  l'environnement qu'il faudra solutionner. Nous sommes en mutation, laquelle a produit des frictions que l'Algérie devra changer fondamentalement.
 


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