«Des réformettes»

Dans l’immédiat, des conseils régionaux librement élus peuvent assurer la transition vers ce système politique qui reconnaîtra à chacun ses spécificités, ses compétences et sa volonté de contribuer à la construction d’un ensemble fort qui continuera de s’appeler l’Algérie», commente Younès Adli, historien. Pour Amar, enseignant universitaire, «c’est la montagne qui accouche d’une souris. Le discours du chef de l’Etat révèle ses intentions sur le refus du système de s’amender et de changer de l’intérieur. Bouteflika a fait le choix du pire en optant pour le statu quo,  intenable à bien des égards. Le fait qu’il ait fait l’impasse sur les émeutes de janvier dernier renseigne sur la volonté du pouvoir d’aller vers un véritable processus démocratique. Les réformettes qu’il a annoncées sont de la poudre aux yeux, en l’absence d’agenda pour leur mise en oeuvre. A titre d’exemple, il a déclaré la prochaine dépénalisation du délit de presse, alors que c’est lui-même qui a été à l’origine de ce tour de vis contre la liberté de la presse. Alors pourquoi faire une chose et plus tard son contraire. Et puis, on ne peut pas parler de démocratie lorsqu’on refuse de libérer l’audio-visuel. Ce n’est pas crédible». Samira, étudiante en journalisme dira : «Franchement rien de nouveau. Il n’a pas arrêté de promettre le changement depuis son arrivée au pouvoir, mais on ne voit rien venir. J’avais l’impression qu’il répétait seulement les promesses qu’il avait tenues depuis son investiture». Kamal, citoyen déclare : «J’attendais plutôt des réponses aux les revendications sociales et les manifestations qui rythment la vie ces jours-ci. Mais je constate enfin, qu’on fait toujours dans le replâtrage. Le problème de notre pays est plus profond que de réviser des textes de loi, je n’y crois pas, non !»