Algérie

des ratages, quelques satisfactions et plein d'effets d'annonce ! Bilan économique de l'année 2012



Entre l'aveu d'échec d'Ahmed Ouyahia à la veille de son départ et les annonces de bonne intention de son successeur, Abdelmalek Sellal, l'année 2012 a confirmé certaines constantes de l'économie algérienne, démontré ses fébrilités chroniques dans certains aspects, tout en apportant quelques faits marquants.
Ainsi, si la position financière extérieure nette de l'Algérie a été consolidée par un recul de la dette extérieure (2,4% du PIB) et des réserves de change en hausse (plus de 200 milliards de dollars), le FMI a classé l'Algérie au titre du pays le moins endetté sur les 20 de la région MENA pour l'année 2012, et deuxième plus gros détenteur de réserves officielles de change après l'Arabie saoudite. En revanche, la croissance du PIB demeure quant à elle faible, à moins de 3%, l'inflation a frôlé la barre des 10%, et le chômage des jeunes à plus de 20%. La situation économique demeure fragile, puisque le secteur des hydrocarbures représente encore 98% des recettes d'exportation et 70% du budget de l'Etat.
Le nouveau gouvernement installé en septembre n'aura pas eu le temps de faire des miracles, tout juste de promettre la poursuite du programme de réformes du président Bouteflika. Le nouveau premier ministre a, en effet, multiplié les instructions, autant que les annonces allant dans le sens de l'amélioration du quotidien des citoyens, de la prise en charge des préoccupations des opérateurs économiques et de la relance de l'économie nationale et précisément du secteur industriel. D'ailleurs, le nouveau ministre de l'Industrie, de la PME et de l'Investissement, Cherif Rahmani, n'a pas tardé à installer un comité mixte (experts, patronat, syndicat, gouvernement) pour réfléchir à une nouvelle feuille de route pour la relance industrielle.
Les résultats des multiples réunions de ce comité n'ont pour l'heure pas encore été révélés. En attendant, le nouveau premier ministre a tracé la voie à suivre en prônant la mise en place d'un «vrai pacte de croissance» pour relancer l'investissement et la production nationale, en mobilisant aussi bien l'entreprise publique que privée, sans distinction. Joignant le geste à la parole, M. Sellal a instruit les responsables du secteur bancaire pour faciliter l'accès des investisseurs aux crédits. Il les a également instruits pour faciliter l'ouverture des comptes bancaires aux particuliers et cesser de jouer aux gendarmes à travers «les questionnements relatifs à l'origine et à la destination de l'argent».
Le premier ministre a affirmé que le contrôle et la lutte contre le blanchiment d'argent doivent se poursuivre, mais que ce «n'est pas le rôle de la banque». Dans la foulée, il a été annoncé la reconduction du programme AADL à partir de 2013 avec en priorité la prise en charge des dossiers en souffrance depuis 2001. Le gouvernement a également procédé à la révision de la loi sur les hydrocarbures en vue de rebooster les investissements étrangers dans le secteur. Des dispositions parmi lesquelles certaines d'ordre fiscal ont été prises : la détermination du taux de la taxe sur le revenu pétrolier sur la base de la rentabilité du projet au lieu du chiffre d'affaires et l'introduction de mesures fiscales incitatives pour encourager les activités relatives aux hydrocarbures non conventionnels, aux petits gisements, aux gisements situés dans les zones très faiblement explorées, notamment l'offshore, aux gisements à géologie complexe et/ou manquant d'infrastructures.
Avant cela, l'Algérie avait pu obtenir des négociations avec l'Union européenne un report jusqu'en 2020 de l'entrée en vigueur du démantèlement tarifaire prévu initialement en 2017. Cela devrait, selon les experts, éviter à l'Algérie une perte de 8,5 milliards de dollars sur les recettes du Trésor d'ici à 2017.


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