Cent décrire la situation en Afghanistan si ce n'est en additionnant les rapports, tous accablants, sur l'état de la sécurité et, depuis peu, la gouvernance, un élément introduit récemment par l'Administration américaine, afin, très probablement, de préparer l'opinion au changement que l'on dit imminent, mais aussi majeur '
Cela implique-t-il le départ de la scène politique du président Hamid Karzaï, qui doit revenir devant les urnes en août prochain ' Avant d'y aller, il doit faire face à des rapports sentencieux, c'est le cas de le dire. Un nouveau rapport, publié mardi 17 février par un think tank, le United States Institute of Peace (USIP), souligne qu'un changement de stratégie est nécessaire au moment où le président américain, Barack Obama, s'apprête à redéployer des troupes supplémentaires en Afghanistan. Le think tank, basé à Washington, a dressé plusieurs constats. Les membres de la coalition ne s'accordent pas sur les priorités : lutte contre les talibans, contre le trafic d'opium, etc. La corruption à tous les niveaux de l'appareil de l'Etat empêche de lutter efficacement contre le trafic de drogue. Les efforts déployés pour remettre sur pied la police afghane et pour désarmer les tribus sont au point mort. Il est impossible de maintenir l'ordre dans tout le pays, un objectif qui n'a jamais été atteint par le pouvoir en place. Une augmentation des troupes sur le terrain ne changera pas la situation. Qui doit assumer l'échec, puisqu'il faut l'appeler ainsi ' Hamid Karzaï avait entamé des discussions exploratoires avec les talibans. C'était avant l'élection de Barack Obama et alors que cette perspective était exclue par la hiérarchie militaire américaine. Mais cette fois-ci, c'est Obama qui y pense. En ce qui concerne la situation sécuritaire, elle a empiré en 2008 dans le Helmand, province du sud de l'Afghanistan où sont stationnées la plupart des troupes danoises au sein des forces de l'OTAN, a admis le ministre danois de la Défense. « Nous avons constaté en 2008 une claire détérioration de la situation sécuritaire dans les districts où nous opérons », a indiqué le ministre Soeren Gade. Vingt-et-un soldats danois ont été tués au cours des 7 dernières années en Afghanistan, dont 12 en 2008. Les autorités danoises s'attendent à « encore plus de bombes sur les routes en 2009 », placées par les rebelles talibans, tout en prévoyant que « ces derniers seront sous pression » en raison des « nombreuses forces internationales » présentes, selon un rapport.Le gouvernement danois a reconnu que certains des objectifs fixés en 2008 pour son engagement en Afghanistan « n'ont pas été atteints », en raison de l'aggravation de la situation sécuritaire qui a freiné la reconstruction, notamment de nouvelles écoles, et la lutte contre la culture de l'opium. M. Gade s'est félicité de la décision du président américain, Barack Obama, d'envoyer 17 000 soldats supplémentaires en Afghanistan. Mais le Danemark ne compte pas envoyer de renforts, estimant qu'il est déjà un des grands contributeurs per capita aux forces internationales de l'OTAN. Ce qui tient lieu de réponse intervient alors que le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, affirme que 20 pays avaient annoncé une augmentation de leur contribution civile ou militaire en Afghanistan, parlant même d'un « bon début » avant le sommet de l'OTAN en avril. Son porte-parole, Geoff Morrell, a ensuite précisé devant la presse qu'il s'agissait de 20 pays, sans compter les Etats-Unis. Cinq d'entre eux ne font pas partie de l'OTAN. « Notre nouveau président (Barack Obama) n'a encore rien demandé de précis à personne », a-t-il signalé, ajoutant qu'une fois terminé le réexamen en cours de la stratégie américaine en Afghanistan, « nous ferons connaître nos demandes ». M. Gates a aussi réaffirmé que « le combat en Afghanistan ne sera ni facile ni bref ». M. Gates, qui fut ministre de la Défense sous la présidence républicaine de George W. Bush, ne dit rien de plus, laissant penser que tout sera dévoilé lors du prochain sommet de l'OTAN. C'est là justement que l'on connaîtra avec précision l'engagement des membres de l'Alliance, ou si ceux-ci feront comprendre à Barack Obama qu'ils n'iront pas au-delà de ce qu'ils ont déjà donné.
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Posté Le : 23/02/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com