Algérie

Des rappels, des leçons, aucune annonce


Trois thèmes ont structuré le discours à la Nation prononcépar le président de la République au siège du ministère de la Défense àl'occasion de la célébration de la fête anniversaire de la journée del'indépendance et de la jeunesse. Celui d'abord du souvenir qui lui a permis derendre hommage au peuple algérien «qui a écrit l'une des pages les plusglorieuses du combat de l'homme pour sa dignité et son droit au progrès», et defaire rappel que «l'Algérie plonge ses racines au tréfonds de l'histoire». Unehistoire dont Bouteflika regrette «avec tristesse» qu'elle soit méconnue par lanouvelle génération qu'il a mise en garde contre cette ignorance qu'exploitent«des chantres sempiternels et infatigables du doute et du renoncement». Endirection de la jeunesse, il a fait le rappel que «la foi dans le pays, dansses ressources profondes et son génie propre a été un élément décisif du combatdu 1er Novembre». Celui ensuite de lanécessité de consolider la paix largement revenue à travers le pays et dereprendre avec ardeur l'oeuvre de construction nationale. Pour consolider cettepaix, Bouteflika engage l'ensemble de la Nation à «poursuivre sans relâche lalutte contre les entreprises criminelles et terroristes, de ceux qui refusantson appel magnanime se déclarent résolument ennemis du peuple et voudraientperturber le mouvement de refondation de la cohésion nationale qui se développeet se renforce de jour en jour». Quant à la construction nationale, dontBouteflika considère qu'elle commence à porter ses fruits, il a tenu à mettreen garde contre sa fragilité tant qu'elle restera trop largement tributaire deshydrocarbures. Celui dans lequel,enfin, le chef de l'Etat a assuré que l'Etat s'engage à poursuivre sa réformepour «tendre vers la transparence de la gestion publique et l'instaurationd'une démocratie authentique et globale». Il a affirmé à ce sujet que laréforme des structures et des missions de l'Etat connaîtra prochainement desconcrétisations significatives en ce qui concerne la répartition des rôles etdes responsabilités entre les différents niveaux de l'administration publiquedont le chevauchement actuel est source d'importants dysfonctionnements. Bouteflika a ditattendre des structures de l'Etat qu'elles «élèvent le taux de rigueur dansleur action, qu'elles modernisent leur action des services publics,rationalisent leur gestion et améliorent la qualité de leurs prestations.Qu'elles orientent et encadrent la politique du développement, et veillent à lacohésion sociale en particulier en luttant contre la corruption, ce fléau dontles effets contribuent insidieusement à saper les valeurs civiques et à affaiblirle goût de l'effort chez nos concitoyens». Pour aussiimportants qu'ont été les sujets abordés par le chef de l'Etat au cours de sondiscours à la Nation, ce n'est pourtant pas ce que les observateurs etl'opinion publique attendaient. D'où l'impression que finalement Bouteflikas'est, pour des raisons inexpliquées, refusé de s'exprimer sur des questionsqui font débat d'actualité telle notamment celle du référendum sur la révisionde la Constitution. Ce qui va sans nul doute relancer fiévreusement lesspéculations qu'alimente son silence sur ce point.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)