Des ramendeurs aux besoins spécifiques bientôt dans le port de Boudis

Les premiers ramendeurs de filets, choisis parmi des jeunes gens aux besoins spécifiques, seront bientôt à pied d'?uvre dans le port de pêche de Boudis (Jijel) à la faveur d'une formation lancée, dimanche dernier, par la direction de la pêche et des ressources halieutiques. Il s'agit d'une première vague de cinq ramendeuses et autant de jeunes ramendeurs, pensionnaires de l'école pour enfants sourds et malentendants située au quartier des 40 hectares. Cette formation sera suivie de deux autres sessions à l'intention des handicapés moteurs et de déficients mentaux, ont précisé à l'APS les responsables de cette opération. Cette formation vise aussi à réhabiliter certains métiers maritimes, particulièrement celui de raccommodeur de filets qui est en voie d'extinction, a souligné la directrice de la pêche de la wilaya de Jijel, Nadia Ramdane. Ce stage qui met également à contribution l'école de formation de pêche de Collo (Skikda), a été ouvert par un cours dispensé par Hamou Baha, lieutenant de pêche et formateur, au cours duquel il a inculqué les premières notions des métiers de la pêche, insistant sur le développement durable et la préservation des ressources halieutiques. « Le fait d'avoir pensé à lancer cette formation est une initiative salutaire, d'autant que ce genre de métiers se fait rare », a souligné cet encadreur. Généralement apanage des hommes, cette activité de réparation des filets passe désormais de main chez l'élément féminin, avec une transition en douceur. C'est l'avis de deux stagiaires handicapées auditives, Rafika et Sihem qui ont manifesté leur volonté d'embrasser le métier de ramendeuse. La directrice de l'école pour enfants sourds et malentendants, Fatima Saou, s'est félicitée de cette initiative dont le but est « non seulement de réhabiliter des métiers risquant de disparaître, mais aussi de donner une chance à cette catégorie sociale de se prendre en charge et d'être utile à la société » a-t-elle souligné.