Algérie

Des questions sans réponse



Des questions sans réponse
Comme dans une pièce de théâtre, les négociations sur le nucléaire iranien n'ont jamais été à l'abri d'un coup du même nom. Les preuves sont données par les négociateurs, et par les chefs de diplomatie américain et russe.Les premiers ont été jusqu'au bout du timing qu'ils avaient fixé il y a bien longtemps, pour la fin des discussions avant la rédaction de l'accord final. Sauf que l'optimisme relatif il est vrai affiché par les uns et les autres, a été atténué lundi juste après l'ouverture de cet ultime round, par le ministre russe des affaires étrangères qui quitte la table des négociations et décide de rentrer à Moscou.Mais avant lui, M. John Kerry avait lui, renoncé à rentrer aux Etats-Unis (Boston) laissant ainsi entendre que l'accord était non seulement acquis, mais était imminent. Mauvais signe disait-on alors, sauf que hier en début de matinée, M. Serguei Lavrov faisait part de son intention de retourner à Lausanne (Suisse) afin de prendre part aux négociations, y voyant de « bonnes perspectives» de succès.Tout cela en très peu de temps. «J'ai effectivement l'intention de retourner (en Suisse) et de prendre part à la réunion ministérielle finale des six», a déclaré M. Lavrov. «Les perspectives de ce round de négociations ne sont pas mauvaises, je dirais même qu'elles sont bonnes», a-t-il ajouté. Moscou avait auparavant annoncé que M. Lavrov, qui a pris part aux pourparlers lundi, retournerait en Suisse seulement s'il y voyait la possibilité d'arriver à un accord. «Rien n'est jamais sûr à 100%.Mais les chances sont grandes si aucun des participants aux négociations ne fait monter les enjeux à la dernière minute dans l'espoir de gagner quelque chose en plus au lieu de chercher à maintenir l'équilibre des intérêts de chacun», a-t-il dit, comme pour dire que les divergences peuvent être profondes jusque et y compris dans le groupe dit des 5+1 (Etats-Unis, France, Grande Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) qui négocie avec l'Iran.Les ministres et leur homologue iranien Mohammad Javad Zarif se sont de nouveau rencontrés hier, après une courte nuit au cours de laquelle leurs experts ont continué à négocier pour tenter de venir à bout des dernières questions en suspens, et cela avant minuit. L'objectif est de s'assurer que l'Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qu'il voudrait voir tomber dès la conclusion d'un accord.Or les grandes puissances veulent une levée graduelle de ces mesures prises depuis 2006 par le Conseil de sécurité de l'ONU. En cas de levée de certaines de ces sanctions, quelques pays du groupe 5+1 veulent en outre un mécanisme permettant de les réimposer rapidement au cas où l'Iran violerait ses engagements. Ce qui est par ailleurs rassurant, et les négociateurs avaient prévu un tel cas de figure, c'est que l'absence d'accord au soir du 31 mars ne signifie pas la rupture et la fin des négociations. Si le 31 mars n'est pas la date de la dernière chance. Est-ce à dire qu'elle a constitué un vrai suspense ' Certainement pas si l'on considère que c'est là quelque chose de sérieux, et que de part et d'autre, on ne s'engage pas à la légère. Quant à connaître le type d'accord, il faudra savoir que cette situation a soulevé la question du TNP (Traité de non prolifération) duquel il est facile de se soustraire en refusant de le signer.Israel est bien une puissance nucléaire déclarée au regard des révélations faites par ses dirigeants jusqu'aux complicités internationales dont il a bénéficié. Personne n'en parle. Ce sont aussi les inquiétudes de puissances régionales quant à la capacité réelle selon elles, de l'Iran de se doter de l'arme atomique qui demeurerait intacte.Ces mêmes puissances craignent aussi des bouleversements stratégiques qui découleraient de cet accord. Une nouvelle menace donc s'il faille appeler les choses par leur nom. Voilà des questions plutôt embarrassantes.




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