Algérie

Des questions et des couacs



Des questions et des couacs
Enchâssée dans la brume, Malabo peine à respirer en cette journée d'ouverture de la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Le Pico Basilé, point culminant de la Guinée équatoriale (3 007 m), était invisible comme un symbole de l'épais nuage qui avait précédé le déroulé de cette 30e édition de la CAN. Ce n'est pas tant le point de vue sportif qui interroge, mais la capacité des autorités guinéennes à organiser cette compétition dans des conditions décentes.Depuis sa désignation le 14 novembre dernier après le refus et la disqualification du Maroc, ce petit pays d'environ 700 000 habitants a disposé de moins de deux mois pour améliorer les infrastructures existantes et mettre en place, un plan de riposte au virus Ebola, sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé. Il a donc fallu mettre les bouchées doubles et accepter parfois une aide extérieure dans cet Etat pétrolier ? un des plus riches mais aussi des plus corrompus du continent ? dirigé d'une main de fer par le président Teodoro Obiang (72 ans), élu depuis 1979 avec des scores dépassant allègrement 90% des votants. A Mongomo et Ebebiyin, les deux sites qui n'avaient pas accueilli la CAN-2012 organisée en collaboration avec le Gabon, la CAF (Confédération africaine de football) a mis la main à la poche pour refaire les pelouses. Le pays organisateur s'est, lui, chargé d'installer l'éclairage inexistant jusque-là et des écrans géants. «Par rapport à ce que j'ai vu fin novembre, je suis enthousiaste, explique un organisateur. Les Guinéens ont fait preuve d'un grand professionnalisme.» Le gros point noir a trait aux conditions d'hébergement. Depuis deux jours, les couacs se succèdent. A Bata, pourtant capitale économique du pays, la sélection du Congo a eu la désagréable surprise de débarquer dans un hôtel désigné par la CAF mais qui ne disposait pas d'assez de chambres. «C'est la première fois que je vois ça en huit CAN», s'est emporté Claude Le Roy, sélectionneur des Léopards. A Ebebiyin, les Tunisiens ont eu droit à des coupures d'eau et d'électricité dès leur arrivée, et à des lits... sans draps. Parallèlement à ces problèmes d'intendance, la situation politique laisse également à désirer. Mais les stades seront certainement garnis. A Malabo, tous les fonctionnaires ont reçu trois places chacun pour les matchs de mardi prochain, un cadeau de leur président. «Et si nous n'y allons pas, nous perdons notre boulot», explique Justo.




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