Algérie

Des questionnaires remis par huissier



Des questionnaires remis par huissier
Pourrait-on se permettre de se disperser ainsi, dans des labyrinthes de perdition, alors que déjà la bureaucratie le fait mieux pour le malheur des affiliés '
Le conflit latent à la CNAS d'El Tarf (El Watan du 10 avril) a pris une autre tournure qui pourrait, selon des syndicalistes, mener à une grève générale et à la paralysie de cet organisme social dont le rôle est vital pour les plus démunis. «Pour l'heure les services fonctionnent normalement malgré les dissensions internes», nous dit le directeur de l'agence, M. Badeche, qui explique la situation par l'affrontement de deux clans. Celui des cadres nommés par son prédécesseur et un autre, qu'il n'a pas identifié, mais que nous supposons être le sien, pour rester dans les schémas classiques de ce genre de conflit.
«Tout a commencé par une lettre anonyme au contenu ignoble, lequel roule dans la boue des cadres et leurs épouses qui, comme par hasard, n'appartiennent pas au clan du directeur», précisent nos interlocuteurs du syndicat. Le document de plusieurs pages, reproduit par dizaines, a circulé en toute liberté dans l'agence et les centres payeurs. Le Directeur ne lui aurait pas accordé l'intérêt qu'il mérite, une posture très suspecte pour les uns, coupable pour les autres. A cela, le directeur nous a répondu que «la lettre a été adressée à tout le monde, pourquoi dans ce cas serait-il le seul à y réagir».
Un argument qui ne convainc pas. Il y a eu en effet, en plus du délit pénal, un grave écart à la discipline contre lequel il fallait sévir. Cette affaire est aujourd'hui devant la justice et le syndicat s'est porté partie civile. Mais deux nouvelles incongruités sont venues raviver les tensions cette semaine. Deux cadres, le sous-directeur de l'administration générale et celui des finances, ont reçu à leur domicile des questionnaires venant du directeur et remis par un huissier. Procédure extrêmement rare dans l'administration et teintée d'agressivité. «C'est parce qu'ils n'ont pas répondu aux précédents, qu'ils ont d'ailleurs détruits, que j'en suis arrivé à cette extrême», nous a expliqué M. Badeche, à qui il est reproché de ne pas avoir au préalable recherché une médiation pour ne pas jeter de l'huile sur le feu.
En effet, on s'explique mal dans son entourage comment il a pu être intransigeant sur cette question et laxiste sur celle de la lettre anonyme. Hier, ce sont les agents du centre payeur d'El Kala qui se sont élevés contre des propos déplacés du directeur. Il les aurait menacés des pires représailles pour avoir refusé de signer une pétition d'un genre tout à fait particulier: un message de félicitations qu'ils devraient lui adresser à l'occasion du 1er Mai, et par lequel ils vanteraient exagérément les qualités et les réalisations du directeur, nommé il y a à peine 7 mois. A la CNAS d'El tarf, cette année, le 1er Mai, c'est la fête des patrons, pas celle des travailleurs.




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