Des quartiers oubliés

Les abords de la cité la Montagne, dans la commune de Bourouba, notamment ceux qui sont situés à proximité d'une usine de fabrication de papier, sont complètement délaissés par les autorités locales.Des ruelles exiguës, telles que les chemins romains, serpentent une colline abrupte et escarpée pour atteindre le sommet, où les maisons s'enchevêtrent pour former un lotissement d'habitation aussi difforme que mal agencé. Les habitants de ces mansardes suspendues ont appris à vivre dans ces conditions, qui relèvent de la pure indigence. L'état des routes qui sont toutes en pente est déplorable. Le revêtement en bitume est inexistant. Les habitants ont apprivoisé la colline en la couvrant au niveau des rues par des revêtements hétéroclites.Chacun met du sien, en enrobant la partie se trouvant dans le périmètre immédiat de sa maison, qui par des carreaux de différents gabarits, qui par du ciment. La plupart des rues peuvent être foulées grâce à des escaliers improvisés. «Le problème que nous rencontrons souvent c'est celui des égouts qui se bouchent, car il y a un manque flagrant de regards. Le réseau des égouts ne répond pas aux normes, car il a été réalisé par les habitants.Pis encore, les services de la voirie de l'APC n'interviennent jamais pour faire le travail d'entretien», déplore un habitant. Outre ces problèmes, le quartier manque de toutes les commodités devant améliorer le cadre de vie de ses habitants. «Nous manquons de tout. Il n'y a ni centre de santé ni annexe de l'APC, encore moins d'antennes pour les autres services tels que Sonelgaz ou la Seaal. Nous sommes des laissés-pour-compte», confie-t-il. «Le problème du transport se pose également avec acuité. Pour effectuer le moindre déplacement, il faut d'abord se rendre soit à Bachdjerrah ou à El Harrach», assure-t-il.Cette situation arrange les taxis clandestins qui font la navette entre la rue d'Alger qui se trouve à El Harrach et le chef-lieu de Bourouba. «C'est seulement à partir d'El Harrach que nous pouvons faire le déplacement vers les autres communes», explique-t-il. Et de conclure : «Hormis les cafés qui accueillent les jeunes dés?uvrés, notre cité est dépourvue de salle de sport, de centre culturel ou encore de maison de jeunes.»