Algérie

Des promesses et de l'amateurisme des chefs de parti



Des promesses et de l'amateurisme des chefs de parti
Photo : M. Hacène
Par Amar Rafa
Depuis son lancement, il y a dix jours, la campagne ne connaît pas de fait notable, à l'image des panneaux réservés à l'affiche qui demeurent ostensiblement vides. Excepté peut être les mises en garde de la Cnsel à l'endroit de chefs de partis, qu'elle épingle pour avoir utilisé soit, «les moyens de l'état» pour les besoins de la campagne de leurs partis, soit, «le discours religieux», ou encore, des «dépassements médiatiques». Cependant, en attendant les suites qui seront réservées à ces «dépassements», les chefs de parti, bâton de pèlerin à la main, continuent leurs pérégrinations à travers l'Algérie profonde, avant d'atterrir dans la capitale, à laquelle la majorité, d'un commun accord tacite, a réservé ses meetings finaux. Nombre d'entre eux semblent redoubler d'efforts pour convaincre les Algériens d'aller voter massivement le 10 mai prochain, et croisent les doigts pour que ceux qui font le déplacement, écoutant stoïquement leurs discours, puissent leur accorder leurs voix le jour J. Même si, disons-le au passage, dans leur laïus ils appellent simplement à voter sans préciser pour quel candidat. Car, il est clairement établi que l'Algérien de 2012 a gagné en maturité politique, et n'est pas près d'être mené en bateau. S'il est aussi, établi que la campagne suscite peu d'engouement auprès des citoyens en général et des jeunes en particulier, cela est dû, d'abord, au peu d'intérêt qu'ils portent à un scrutin qui ne les concerne pas directement dans leur vie quotidienne, ce que les députés ont fini par leur faire comprendre en rompant les liens avec ceux qui les ont élus. Ensuite, à entendre leurs discours surannés, à la limite de la langue de bois, certains chefs de parti qui eux-mêmes sont des transfuges de partis déjà existants, ne font preuve d'aucune imagination pour se montrer convaincants à l'égard de leurs auditoires. Lesquel du reste, sont résolument branchés sur ce qui se passe ailleurs. A se demander si, par leur amateurisme défrisant, ne pousseront-ils pas à des effets contraires ' Dans leur majorité, les leaders de parti plaident pour le changement, mais procèdent différemment les uns des autres, dans leurs approches respectives. Les uns prônent le changement radical, alors que d'autres rivalisent en promesses électorales, et poussent l'outrecuidance jusqu'à se voir dans le fauteuil du leader, au moment où les plus avertis mettent en garde contre la fraude, (pour mieux mesurer leurs ambitions '). Dans une conférence de presse conjointe hier, les responsables des partis de l'Alliance Verte (MSP, Ennahda et El Islah), annoncent sans aucune réserve que l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) qui les réunit, «remportera les élections législatives de mai 2012 si le scrutin se déroule dans la transparence». A cette déclaration du secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rabaï, «seule la fraude pourrait empêcher notre victoire» à ces législatives, a renchéri le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani. Et tout en confortant ses deux partenaires au sein de l'AAV dans leurs prévisions, le secrétaire général du mouvement El Islah, Hamlaoui Akkouchi, donne les raisons de ces prédictions, qu'il attribue à affluence «inattendue» des citoyens aux meetings organisés en commun par les trois partis politiques composant l'Alliance verte. Alors que, le président du Front El-Moustakbal, M. Abdelaziz Belaïd, a appelé à associer le citoyen à la gestion des affaires de la commune,
notamment, afin de «réfléchir et dégager» les solutions appropriées aux problèmes du logement, du chômage, de la gestion et autres, d'autres leaders de parti continuent à gloser sur l'importance de la prochaine élection, qualifiée d'étape «cruciale» pour concrétiser d'«importantes» réformes politiques, par Khaled Bounedjma, du FNJS, et de «nouvelle phase très importante» pour les Algériens, par Kamel Bensalem (PRA). Ce que soutiendront des partis nouvellement créés, et que renforce le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, qui a appelé à «changer le pouvoir» qui a, selon lui, «duré près de 50 ans, au cours desquels il a sapé les fondements du pays et de la société». Pour sa part, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a demandé, depuis Bouira, à tous les enfants d'Algérie de «s'unir autour de leur pays et de donner la main à l'Etat pour son édification et la consécration de la démocratie». Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a préféré, lui, centrer son discours à Constantine sur «la longue expérience politique et de gestion des affaires de l'Etat» dont jouit son parti, pour tenter de séduire un maximum d'électeurs.




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