Hachemi Djiar a discouru hier longuement pour couvrir d'éloges Bouteflika, alors ministre de la Jeunesse en... 1962, jusqu'à son retour 37 ans après en tant que président de la République. C'est à se demander si le ministre de la Jeunesse et des Sports - l'actuel, pas celui de 1962 - a compris le président de la République, qui a regretté que l'Etat n'ait pas investi dans les valeurs morales pour mettre les jeunes en confiance avec eux-mêmes et avec leur pays. C'était hier, à la clôture des travaux de la réunion gouvernement- walis sur le dossier de la jeunesse. Et c'est à cette même occasion que Hachemi Djiar a tenu un long discours rappelant au chef de l'Etat son parcours depuis qu'il était ministre de la Jeunesse dès la période post indépendance du pays à ce jour en tant que premier magistrat du pays. Un discours qui a étonné un grand nombre de participants présents au Palais des nations de Club des pins. L'on pourrait relever quand même au passage l'intention du gouvernement de réviser la loi sur les associations qui a, selon le ministre, livré les jeunes à tous les aléas. Djiar se référera en outre à plusieurs reprises à un diagnostic fait par un psychologue de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui « témoigne de la gravité des dégâts de la décennie 90 sur les jeunes ». Diagnostic qu'il qualifie d'aussi « émouvant qu'alarmant ». Mais si le Président a estimé avant lui que « l'apparition du phénomène de ce qu'on appelle les harraga, néologisme affreux et tragique (...), illustre la gravité de la crise de la jeunesse » et qu'il est urgent « de mettre à l'abri nos jeunes de l'instrumentalisation à des fins criminelles et de les dissuader de la recherche désespérée des visas (...) », le ministre de la Jeunesse et des Sports, lui, a déclaré sans vergogne qu'»une infime minorité de jeunes voudrait quitter le pays ». L'assistance aura eu ainsi droit au discours d'un ministre en total décalage avec l'esprit de celui prononcé par le président de la République. Le ministre ne tarira pas d'éloges à l'égard « du jeune ministre de la Jeunesse que vous avez été en 1962 et votre retour 37 ans après en tant que président de la République ». Djiar dira cependant une chose intéressante que le Président n'a pas dite: celle de promouvoir davantage la réconciliation nationale « sans concessions à l'extrémisme ». Au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, on parle même de l'élaboration de programmes « immunitaires » au profit des jeunes. « Il faut faire en sorte d'immuniser les jeunes contre le discours extrémiste et leur inculquer les valeurs de la République », nous dira un de ces hauts cadres.
«... LE FLN DE 1983»
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Posté Le : 24/10/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com