Algérie

Des programmes d'action inadéquats


Des programmes d'action inadéquats
Les structures de la jeunesse au niveau de l'Algérois, dont la vocation première est prévue pour soustraire les jeunes à la rue, semblent en termes d'élaboration des programmes pédagogiques osciller d'une vision à une autre. Tantôt, ce sont les activités ayant trait à la formation qui sont privilégiées, tantôt ce sont les activités culturelles et scientifiques mais purement de loisirs. « A chaque rentrée sociale, nous devons nous adapter aux nouvelles orientations du ministère », soutient un directeur d'une maison de jeunes. Ces conditions de travail « perturbantes » pour les chefs d'établissement et les éducateurs du secteur sont le résultat de l'absence d'une stratégie devant répondre aux attentes des jeunes, dont la fréquentation des établissements ne cesse de diminuer. S'y ajoute l'absence de paramètres socio- économiques des localités où les structures de jeunes sont implantées. C'est ainsi que toute forme d'activité féminine comme la couture et le modélisme ont été interdites des années durant dans les maisons de jeunes et les centres culturels pénalisant ainsi toute une frange de la société, à savoir celle des jeunes filles en quête d'un avenir professionnel, principalement celles habitant la périphérie. A ce propos, une animatrice spécialisée en activités féminines dira : « Nous avons été contraints des années durant de renvoyer des jeunes filles qui se présentaient dans notre structure pour s'inscrire aux cours de couture. » Dans d'autres structures pour les jeunes, le personnel avait pris l'initiative contre les directives de la tutelle d'enseigner la couture en usant toutefois d'un subterfuge ingénieux pour échapper au contrôle des inspections. Les éducatrices avaient en fait changé l'appellation de l'activité de la couture à celle des « arts traditionnels ». Si dans les centres urbains, les activités liées à l'informatique et à l'internet sont très demandées eu égard à la composante socioéconomique de l'agglomération, ces mêmes activités, dans d'autres endroits, ne le sont pas. En somme, l'élaboration des programmes destinés pour ces structures doit répondre à des besoins réels déterminés préalablement par la jeunesse locale. De l'avis de certains éducateurs, il est impératif de revenir à la réalité, en cessant d'imposer des programmes qui sont loin de la réalité du terrain. « Il faudrait que chaque structure soit relativement indépendante du point de vue pédagogique. Cette démarche permettra aux établissements de la jeunesse d'élaborer leurs propres programmes d'action en tenant compte des dissemblances que présentent ces établissements dans leurs contextes sociologiques », affirment nos interlocuteurs. Par ailleurs, nous apprendrons des fonctionnaires du secteur de la jeunesse et des sports que le volet ayant trait à la prise en charge de la jeunesse reste, malgré les efforts fournis ces dernières années, à la traîne, par rapport au sport qui demeure avantagé en matière de subvention. Toutefois, et en ce qui concerne le programme d'action de l'année en cours, nous apprendrons du directeur de la direction de la jeunesse, des sports et des loisirs de la wilaya qu'il a été établi dans le but de réintégrer ce genre d'activités.
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